Des syndicats plus forts pour des mines plus sûres

De nombreux accidents mortels surviennent encore dans l'industrie minière par manque de sécurité. Des solutions existent. Mettons la pression sur les gouvernements pour qu'ils fassent le nécessaire.

Une récente vague d'accidents mortels dans l'industrie minière montre que le travail dans les mines reste toujours aussi dangereux. Et pourtant, une solution existe depuis 20 ans avec la convention sur la sécurité et la santé dans les mines. IndustriALL Global Union appelle tous les Etats à la ratifier. 

L'année 2016 s'est déjà révélée une année cruelle en termes d’accidents miniers mortels : Komis (Russie) : 36 personnes tuées dans une explosion. Congo: sept travailleurs périssent suite à un effondrement dans une mine de cuivre à ciel ouvert appartenant à l’entreprise Glencore, l’une des principales multinationales minières du monde. Kentucky (États-Unis) : un mineur de charbon meurt écrasé sous une excavatrice.  Pakistan : un coup de grisou dans une mine de charbon fait cinq morts. Il y a eu beaucoup d’autres accidents encore, dont la plupart auraient pu être évités : Au Pakistan, en Chine, au Mexique et ailleurs.

Ratifier la Convention 176

Or une solution existe depuis plus de 20 ans : La Convention 176 sur la sécurité et la santé dans les mines. Adoptée en 1995, la C176 fournit aux pays un cadre pour la création d’un environnement minier sûr, assorti d’obligations pour les entreprises et de droits pour les travailleurs. L’aspect le plus important de la C176 réside dans le droit des travailleurs à une représentation indépendante en matière de sécurité et le droit de refuser des tâches dangereuses. 

Et pourtant elle n’a encore été ratifiée que par 31 pays. Parmi les pays qui n'ont pas ratifié la Convention figurent certains qui affichent les pires bilans en matière de sécurité comme le Pakistan, la Chine et le Chili. Des sociétés multinationales de premier plan comme Glencore et RioTinto en font malheureusement beaucoup trop peu pour empêcher les accidents mortels. Or la situation ne va pas s’améliorer d’elle-même : La crise des matières premières signifie que les bénéfices miniers sont menacés et la sécurité est souvent la première à être sacrifiée sur l’autel du rabaissement des coûts. 

Rôle clef pour les syndicats

Mais le fait de signer un document ne suffit pas, à lui seul, à changer les choses. La Convention doit être appliquée. La clé pour mettre en pratique la Convention et changer la culture de la sécurité dans l’industrie minière réside dans des syndicats puissants et des délégués syndicaux adéquatement formés.

La Turquie peut être qualifiée d'exemple en la matière. En 2014, 301 mineurs ont été tués dans le tragique catastrophe minière survenue à Soma, en Turquie. Les mineurs avaient pourtant protesté à plusieurs reprises contre les conditions de travail dangereuses mais leurs revendications avaient alors été rejetées. Toutefois, après la tragédie, au terme d’une campagne syndicale menée d’arrache-pied par IndustriALL, la Turquie a ratifié la Convention. C’est la première étape pour s’assurer que des accidents comme celui-ci ne se reproduisent plus jamais.  

Beaucoup de pays doivent encore suivre cet exemple. Le 28 avril marque la Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés au travail. Une occasion idéal pour les syndicats de tous les pays de mettre la pression sur leur gouvernement afin qu'il ratifie la Convention 176 de l’OIT, pour en finir avec la crise de la sécurité dans les mines !

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