Un 1er mai plus combatif que jamais

Le 1er mai représente la lutte pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. C’est un moment de fête mais aussi un moment de sensibilisation et de mobilisation. Cette année plus que jamais.

Image retirée.

Le 1er mai a une signification hautement symbolique. Ce jour représente des années de luttes pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et des travailleuses. C’est avant tout un moment de fête, mais c’est aussi un moment de sensibilisation et de mobilisation. Cette année plus que jamais.

En effet, nous avons retrouvé ce cliché datant des années 30 en Belgique. La revendication : « Nous ne demandons pas l’aumône, juste une pension digne ». Il est stupéfiant de constater que 86 ans plus tard, en 2018, la revendication reste plus que jamais d’actualité. Avec un gouvernement Michel qui s’attaque sans vergogne aux pensions, il est indispensable que chacun prenne conscience des enjeux. Jeunes et moins jeunes, nous sommes tous concernés.

Nous avons demandé à Werner Van Heetvelde et Eric Neuprez, respectivement président et secrétaire général de la Centrale Générale – FGTB de revenir sur les enjeux et de nous expliquer en quoi nous devons tous nous sentir concernés.

Werner : Les plans du gouvernement Michel sont très clairs : il veut nous faire travailler jusqu’à 67 ans. Mais ce qu’il ne dit pas, c’est que l’espérance de vie en bonne santé se situe à plus ou moins 64 ans. En clair, vous risquez de tomber malade avant d’accéder à votre pension. C’est quand même un comble non ? Et on ne parle même pas des travailleurs qui exercent un métier pénible et qui y laissent encore plus de plumes.

Eric : Non seulement travailler plus longtemps, mais en plus pour moins de pension. Ce que le gouvernement Michel veut nous imposer, c’est de finir notre vie dans la misère, sauf si vous avez pu vous-même mettre de côté pour vos vieux jours. On nous répète sans cesse que nous sommes trop bien lotis en Belgique. C’est de l’intox ! Nos pensions sont déjà parmi les plus basses d’Europe et on cherche encore le moyen de les réduire. La pension moyenne des nouveaux pensionnés s’élève à 1.181 € pour un homme et 882 € pour une femme. Aujourd’hui déjà, un pensionné sur 3 vit sous le seuil de pauvreté et ça ne suffit pas. Michel veut aller plus loin dans l’indécence.

Werner : Le pire, c’est que la pension moyenne aujourd’hui ne permet même pas de couvrir les frais d’une maison de repos. Vous vous rendez compte de ce que ça signifie ? Vous arrivez à un moment de votre vie où vous devez croiser les doigts pour qu’un proche puisse vous accueillir chez lui… et quid si ce n’est pas le cas ? On vous abandonnera sur le trottoir comme un chien ? C’est vraiment vers ça que l’on veut aller ? C’est ça que nous allons laisser faire au gouvernement?

Eric : Il est évident que même les jeunes, qui ne se sentent peut-être pas trop concernés le sont tout autant que les aînés. Si on prend cette direction-là, il y aura des conséquences pour tout le monde. Déjà aujourd’hui, au lieu d’encourager les jeunes à se battre pour défendre le système en place, on leur fait croire que le système est à l’agonie et qu’ils doivent se constituer leur propre épargne-pension. Evidemment, ça arrange bien les assureurs privés et le gouvernement les aide en encourageant fiscalement ce type de placement.

Werner : C’est la stratégie du gouvernement Michel : faire croire que le système des pensions n’est plus supportable, qu’il n’y a plus assez d’argent et puis on encourage les gens à organiser eux-mêmes leur pension. Sauf qu’il s’agit ni plus ni moins de choix délibérés. Quand le gouvernement décide de ne pas taxer les grosses fortunes, qu’il ferme les yeux sur les paradis fiscaux ou qu’il diminue les cotisations patronales, c’est de l’argent en moins pour les pensions. Ce n’est donc pas une fatalité. C’est un choix que nous ne devons pas accepter.

Eric : C’est pour cette raison que la Centrale Générale – FGTB mène des actions de sensibilisation en ce moment. Si vous nous suivez sur les réseaux sociaux, vous pourrez les découvrir en direct.

Werner : Mais nous ne faisons que chauffer la salle, la grande mobilisation pour laquelle nous comptons tous sur votre présence massive, c’est celle du 16 mai prochain : la grande manifestation pour les pensions. C’est le rendez-vous que nous ne pouvons pas manquer. Si vous pensez à votre avenir et à celui de vos enfants, c’est là que vous devez faire entendre votre voix. Seuls, nous n’y arriverons pas, mais si nous descendons tous ensemble dans la rue, le gouvernement sera obligé de nous entendre.
Ensemble pour le changement.

Toutes les infos sur les manifestations du 1er mai