Le jobs deal ? La gifle de trop !

Nous savions que le gouvernement profiterait de la torpeur estivale pour sortir de nouvelles attaques. Malheureusement, nous avions raison.

En juillet dernier, nous avions choisi de manière fantaisiste de tirer la sonnette d’alarme. Nous savions que le gouvernement profiterait de la torpeur estivale pour sortir de nouvelles attaques. Malheureusement, nous avions raison.

Une fois de plus, il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Son deal pour l’emploi est une véritable gifle – une de plus – pour les travailleurs et allocataires sociaux de ce pays.  Nous avons demandé à Werner Van Heetvelde et Eric Neuprez, respectivement président et secrétaire général de la Centrale Générale – FGTB de nous livrer leur lecture de ces mesures et de nous planter le décor pour cette rentrée, encore plus explosive que ce que nous redoutions déjà début juillet.

En quoi les mesures annoncées par le gouvernement sont-elles une nouvelle gifle pour les travailleurs et les syndicats ?

Werner : Depuis qu’il est au pouvoir, ce gouvernement est à la solde des employeurs. Il ne fait qu’exaucer leurs vœux l’un après l’autre : âge de la pension, prépensions, crédit-temps,… Sans laisser la moindre chance à une véritable concertation sociale ni penser à l’intérêt collectif. Maintenant, il promet de régler le problème des métiers en pénurie avec des primes et en réduisant plus rapidement les allocations de chômage ! A aucun moment il ne se pose les bonnes questions : pourquoi y a-t-il pénurie dans tel ou tel secteur? Pourquoi les travailleurs ne restent-ils pas dans ces secteurs ? Comment pourrait-on améliorer l’attractivité de ces secteurs ? Cette analyse, nous, nous la faisons pour nos secteurs en pénurie et nous pouvons vous garantir que ce n’est pas avec ces mesures que vous allez attirer et garder des travailleurs.

Pour Eric (à gauche) et Werner, le message est clair : nous avons besoin de tous les travailleurs pour faire entendre notre colère.

Eric : Parmi les attaques insupportables, il y a celle contre les  barèmes liés à l’ancienneté. Pour de nombreux travailleurs, c’est la seule façon de voir leur salaire progresser. Aujourd’hui, c’est un mécanisme de rémunération collective, transparent. Demain, si on laisse faire Michel, ce sera un système à la tête du client. Donc, ceux qui peuvent courir vite seront récompensés, les autres resteront sur le carreau. Même chose pour ceux dont la tête ne revient pas au patron.

Werner : Nous déplorons que des sujets aussi sérieux soient traités avec un tel amateurisme et sans véritable fondement. Le pire, c’est que dans les médias, Michel prétend que « la FGTB fait preuve de conservatisme qui appauvrit les travailleurs et allocataires sociaux ». C’est de la désinformation totale qui a pour seul objectif de décrédibiliser la FGTB, une FGTB vue comme une épine dans le pied de ce gouvernement. 

Dans ce contexte, à quoi doit-on s’attendre pour cet automne ?

Werner : Ces mesures doivent être interprétées par tous les travailleurs et allocataires sociaux comme la gifle de trop. Celle qu’on ne peut pas tolérer et qui demande une réaction à la hauteur.

Eric : A l’heure où nous faisons cette interview, nous ne pouvons pas encore vous communiquer un agenda précis, mais soyez convaincus que la riposte sera à la hauteur des attaques infligées par ce gouvernement de droite. Nous avons besoin aujourd’hui plus que jamais d’actions fortes et claires.

Werner : Cela ne s’improvise pas, l’ensemble de la FGTB doit déterminer quelles mesures et quel timing, mais quoi qu’il en soit, nous aurons besoin de tous les travailleurs derrière nous. C’est la seule façon d’être entendu.  Le type d’actions et le calendrier tomberont prochainement, suivez-nous sur notre site ou sur nos réseaux sociaux pour être informé en temps réel.