La silicose peut être évitée

La silicose est une maladie professionnelle grave causée par l’exposition à la silice cristalline. Les travailleurs de nombreux secteurs sont concernés. Mais plus d’information et de prévention peuvent empêcher de la contracter. Lors d’une journée d’étude sur cette problématique, nous avons informé nos délégués sur les risques et le rôle que peut jouer le CPPT à cet égard comme nous l’explique Philippe Vigneron du service d’étude de la Centrale Générale – FGTB.

La silice est l'un des minéraux les plus répandus dans le monde. On le trouve dans le béton, le verre, la brique, le carrelage... Pas un problème en soi, mais lorsque le matériau est exposé à la chaleur ou à une pression intense (par ex. par ponçage ou broyage), il libère de la silice cristalline. Lors d’une inhalation prolongée, cette poussière pénètre dans les poumons. À long terme, cela peut engendre diverses maladies dont la silicose en particulier : une maladie pulmonaire qui entraîne des problèmes respiratoires et, dans certains cas, la mort. Ceux qui souffrent de silicose ont également un risque beaucoup plus élevé de cancer du poumon. Selon les statistiques de FEDRIS, 124 décès ont été associés à la silicose en 2017, soit presque autant que le nombre de victimes de l'amiante.  

Pouvez-vous donner un exemple concret d'une application où les risques pour les travailleurs sont élevés? 

Un risque récent est, par exemple, la production de pierre composite (une composition de pierre naturelle, de résine et de colorants). La production de ces pierres comporte des risques élevés pour a santé des travailleurs qui les produisent ou les manipulent.  

Dans quels secteurs la silice cristalline est-elle une menace?

Les secteurs les plus concernés sont les secteurs de la chimie, les céramiques, la construction, industrie du béton, ciment, fibrociment, briqueteries, tuileries, toutes les carrières,…

Les mesures de prévention sont-elles suffisantes dans la plupart des secteurs? 

La silice se retrouve à l’état naturel dans la roche. Dans les carrières et la construction le contrôle de l’empoussièrement est assez compliqué notamment lors du tir de mines ou lors de la manipulation de matériaux qui en contiennent. Le travail en milieux humide peut faire chuter significativement le niveau de concentration de silice dans l’air. Dans d’autres secteurs, comme le secteur du verre, là où la silice est utilisée comme matière première pour préparer la pâte de verre, les moyens de prévention sont plus facilement mis en œuvre.    

Que peut-on faire d'autre et quel rôle peuvent jouer nos délégués?

Les dangers lié à l’exposition à la silice ne sont pas une fatalité. En résumé, trois actions centrales peuvent être prises : le CPPT doit jouer une rôle proactif dans l’élaboration de ces mesures de prévention.

Cela commence par une bonne information aux travailleurs sur les dangers de la silice. Ensuite, logiquement, tous les travailleurs exposé à la silice devraient être suivis par la médecine du travail et subir notamment une radio du thorax chaque années. 

Le travail en milieux humide favorise un abaissement du niveau d’empoussièrement. Il faut également penser à se protéger avec des équipement de protection tels que les masques à poussières quand l’empoussièrement est au-dessus des valeurs limites. Tous cela doit faire état de scission au comité. Ces mesures peuvent être reprises dans le plan global de prévention et le plan annuel d’action. 

Quelles actions entreprennent les syndicats?  

Des bonnes initiative ont déjà été prises par les partenaires sociaux au niveau européen. Le 25 avril 2006, les représentants des Employeurs et des travailleurs de 14 secteurs de l’industrie ont signé un Accord Social Européen sur la protection de la santé des travailleurs par l’observation de bonnes Pratiques dans le cadre de la manipulation et de l’utilisation de la silice cristalline. L’accord a pour objectif principal la minimisation de l’exposition à la silice par l’application d’un guide de bonnes Pratiques afin de prévenir, éliminer ou réduire les risques pour la santé des travailleurs exposés. Il vise également l’amélioration de la connaissance des effets potentiels sur la santé de la silice cristalline. Les entreprise signataire de l’accord se sont engagées à réduire au maximum l’exposition à la silice.