Deux poids deux mesures, ça continue

Depuis plusieurs mois, nous martelons qu’il y a un véritable problème avec les salaires minimums en Belgique. Et nous ne sommes pas les seuls à le dire. Economistes et employeurs nous rejoignent sur ce point. Mais, comme seule réponse à nos revendications, on nous a balancé 10 malheureux cents d’augmentation dans le cadre de l’accord interprofessionnel, l’AIP. Comme une gifle en pleine figure… Nous avons donc rejeté cet affront.

Suite à ce rejet, un groupe de travail sur le salaire minimum a été constitué au Conseil National du Travail (CNT). À notre grand regret, celui-ci n’est arrivé à aucun résultat. Ce que nous réclamons, ce n’est pas une  aumône  pour  les  travailleurs les plus faibles. C’est une réelle amélioration du pouvoir d’achat.

Pourquoi ?

Comme on le disait plus haut, même les patrons admettent que les salaires minimums doivent augmenter… sauf que, quand il s’agit de passer à la caisse, il n’y a plus personne. Les patrons n’acceptent d’augmenter les salaires que si cela ne leur coûte RIEN. Et malheureusement, aucune solidarité entre les employeurs n’a été possible : nous aurions parfaitement compris que les employeurs proposent un mécanisme de solidarité entre les grandes entreprises cotées en bourse et les petites PME. Car, soyons clairs, leurs moyens ne sont pas les mêmes... Mais rien n’a été proposé.

La conclusion que nous pouvons en tirer est claire : selon les patrons,  pour les salaires minimums, chaque cent supplémentaire est un cent de trop. Mais pas pour les grands patrons des entreprises cotées en bourse. Ainsi, en 2018, le CEO du groupe pharmaceutique UCB a gagné 49 fois le salaire moyen dans son entreprise. Le salaire moyen, on ne parle même pas des salaires les plus bas. Et celui du groupe AB Inbev 92 fois le salaire moyen. Une fois de plus, c’est deux poids deux mesures.

Comme toujours, notre syndicat prendra ses responsabilités. Nous refusons de signer une CCT par laquelle les travailleurs les plus faibles ne recevraient que 10 cents pour la période 2019-2020. Nous exigeons plus et nous continuons notre combat pour y arriver.

Eric Neuprez (Secrétaire général) - Werner Van Heetvelde (Président)