Burnout, fatigue, absentéisme : nouveau fléau de notre société

Ces maux, que l’on appelle aussi les « risques psychosociaux » font de plus en plus souvent les gros titres de la presse. Et même si le lien avec le stress au travail et la charge de travail croissante est évident, il n’y a pas d’unanimité sur la cause et encore moins sur la manière de s’attaquer à ce fléau de notre société. Pour la Centrale Générale - FGTB, la situation est grave et mérite une réponse collective forte. Pour y parvenir, une journée d’étude a été organisée sur ce thème avec des militants, mais aussi des médecins et des experts. L’objectif est d’arriver à démonter le discours de droite qui place toute la responsabilité sur le compte du travailleur. 

Thématique syndicale pertinente

Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Selon une étude de la mutualité Solidaris menée en Belgique francophone, plus de 4 travailleurs sur 10 subissent un stress constant au travail. Et la situation en Flandre n’est pas meilleure : une enquête révèle qu’un Flamand sur deux trouve que le travail n’est plus réalisable. D’autres exemples sont à voir dans l’émouvant documentaire de Sophie Bruneau « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés ». Celui-ci montre clairement que la souffrance des travailleurs soumis à une pression psychologique insupportable au travail est liée aux nouvelles formes d’organisation du travail.

Lors de notre journée d’étude, un médecin du travail, un sociologue et un psychologue du travail ont également présenté leur point de vue. Tous s’accordent sur le fait que le stress ressenti par les travailleurs a des conséquences de grande envergure, comme une augmentation dramatique du nombre de personnes malades à long terme. Il reste néanmoins de nombreux points de désaccord concernant les solutions.  Qui est responsable ? Où doit-on intervenir ? Qui va payer ? Que fait le syndicat ? Le psychologue du travail Maxime Coopmans et le médecin du travail Brecht Verbrugghe se sont longuement penchés sur ces questions.

Risque ou épidémie ? 

L’utilisation du terme « risques psychosociaux » comporte un risque comme l’explique Nicolas Latteur, sociologue et membre de l’institut de formation syndical du CEPAG : « Les plaintes concernant le burnout ou le stress chronique explosent. Bon nombre de travailleurs en souffrent. Le mot ‘risque’ donne l’impression qu’on peut encore l’éviter, certains sont d’ailleurs encore convaincus que les approches individuelles suffisent, pourtant la réalité est différente et on peut bel et bien parler d’épidémie ».

Une priorité la Centrale Générale

Pour le secrétaire fédéral Arnaud Levêque et Hanne Sanders du service d’étude de la Centrale Générale – FGTB, cette journée d’étude est un point de départ. « Le signal des militants est clair : il est nécessaire d’investir dans des outils pratiques pour relever ce défi sur le terrain. Vu la gravité de la situation, une intervention syndicale est nécessaire.