Ignorer le lieu de travail dans la lutte contre le covid-19, une aberration !

Un article paru dans la presse ce vendredi matin a attiré toute notre attention. On y fait part du manque de chiffres d’expositions professionnelles au covid-19. Cette réaction rejoint une revendication que notre centrale réitère depuis des mois: il est urgent de récolter des données sur lieu de travail des personnes contaminées et d’améliorer la prévention dans les entreprises.

Depuis des mois nous appelons l’Institut belge de santé Sciensano à enregistrer le lieu de travail des personnes contaminées au covid-19. D’une part, cette information permettrait d’avoir une idée sur le rôle du travail dans la propagation du virus et d’autre part, de disposer d’informations sur les secteurs qui sont les plus touchés pour pouvoir mettre en place des mesures adaptées.
La collecte d’une telle information est très simple à mettre en place et existe dans de nombreux autres pays, cela a notamment permis de mettre en évidence le fait que les travailleurs précaires sont aussi ceux qui sont les plus touchés par le coronavirus.

Pourquoi ne pas récolter la donnée lieu de travail ?

Ce vendredi 4 décembre, nous apprenions dans un article de Sudpresse la mort d’un médecin cardiologue venu volontairement apporte son aide pour soigner les patients covid. L’occasion pour Philippe Devos, président de l’Absym, l’Association Belge des Syndicats Médicaux, de rappeler que la décision de ne pas collecter le type de travail des victimes du covid est incompréhensible. En effet, elle empêche le corps médical d’avoir une vue claire sur les conséquences du coronavirus sur le personnel des soins de santé, pourtant au front de cette épidémie, comme en atteste les demandes en maladies professionnelles.

Philippe Devos revient également sur l’angoisse qui entoure le personnel des soins de santé et précise que bon nombre de travailleurs vont travailler la peur au ventre.

La réponse d’Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral covid-19, dans ce même article nous met en colère. Non seulement il ne réagit pas sur la nécessité de collecter cette information, mais, commentant un chiffre de 7% des patients covid hospitalisés lors de la première vague qui sont issus du secteur de soins de santé, il ose affirmer que ces contaminations sont peut-être liées à autre chose que leur profession qui les confronte constamment au virus. 

Identifier les secteurs à risque !

Il est grand temps de faire preuve de bon sens et d’analyser les données en notre possession afin de pouvoir associer les contaminations au lieu de travail et d’identifier les secteurs à risque. Cette association permettra de donner la place du travail comme vecteur de transmission du virus.

L’identification des secteurs a risque permettra la mise en place de mesure de prévention adaptées, de mettre en place une reconnaissance de maladie professionnelle juste et d’élaborer des stratégies de vaccinations prioritaires.

Lire aussi : Le covid-19 comme maladie professionnelle doit être possible pour tous les travailleurs exposés !