Demain, les aides-ménagères remettront leur livre noir au ministre Dermagne

Comme beaucoup d’autres travailleuses et travailleurs, les aide-ménagères viennent de vivre une année difficile.

En raison de la menace du Coronavirus, elles ont dû faire face à une nouvelle forme de stress, à la perte de salaire et à des conditions de travail encore plus contraignantes.

Alors qu’en temps ordinaire, elles sont déjà soumises à des conditions de travail précaires, la crise du Corona a exacerbé les problèmes existants.

Les aide-ménagères sont aujourd’hui dans une position plus que vulnérable.

 

« Mettre sa santé en péril pour un tel salaire, c’est terrible. » Viviane

 

L'impact sur le secteur des titres-services est immense. Les aide-ménagères dépendent du bon-vouloir  de leurs clients : certains sont moins enclins à faire appel à leur aide, ce qui entraîne pour ces travailleuses un chômage temporaire et une perte de salaire. De ce fait, elles sont nombreuses à se retrouver sous le seuil de pauvreté.

 

Quant aux clients qui continuent de faire appel à leur aide-ménagère, ils ne respectent pas toujours les mesures élémentaires comme le maintien des distances, le port du masque, informer en cas de maladie,… En outre, les entreprises ne fournissent pas toujours des masques en suffisance, du gel désinfectant,...

La sécurité des aides-ménagères n’est pas garantie.

 

« Je vais bosser la boule au ventre. » Rosalia

« Ils sont tous en télétravail et leurs enfants sont là aussi. J’ai eu un cas avec symptômes. C’est quand je suis là devant eux qu’on me le dit. Quand je téléphone à l’agence pour prévenir, on me dit de continuer, car ils n’ont pas été chez le médecin et donc je dois juste rester prudente. »

 

En maintenant le secteur ouvert pendant les deux vagues, le gouvernement n’a fait que compliquer la situation des aide-ménagères.

Les décisions prises par le gouvernement et les employeurs, combinées au bon-vouloir des clients, font que les travailleuses sont aujourd’hui dans une situation désastreuse. C'est ce qui ressort clairement des témoignages de centaines d’aide-ménagères sur le site www.parolesdaidesmenageres.be.

Elles se sentent obligées de choisir entre aller travailler et risquer leur santé et celle de leurs proches ou vivre dans la pauvreté.

 

Pour la Centrale Générale – FGTB, cette situation est intolérable.

Ces travailleuses ont été étiquetées comme essentielles, mais elles ne sont ni payées ni traitées en conséquence. Elles méritent le respect et plus de sécurité financière.

 

Plusieurs dizaines de ces témoignages ont été rassemblés dans un « livre noir Paroles d’aides ménagères » que nous remettrons aux différents ministres de l'emploi. Nous commencerons le 4 mars avec Pierre-Yves Dermagne, vice-premier ministre et ministre de l'économie et de l'emploi.