Il y a 100 ans on dépénalisait le droit de grève et aujourd'hui ?

Voici 100 ans, on dépénalisait le droit de grève en Belgique. Une loi reconnaissait la liberté d’association dans tous les domaines, dont la liberté syndicale. Quelle avancée démocratique ! Mais aujourd'hui, on constate que ce droit de grève peut être supprimé de manière hypocrite en empêchant, par tous les moyens, son exercice.

Voici un siècle, le 24 mai 1921, le législateur belge a décidé d’abolir l’article 310 du Code pénal, qui sanctionnait la participation à une grève. Le même jour, une loi fut adoptée pour reconnaître la liberté d’association dans tous les domaines, la liberté syndicale en faisait partie. Quelle avancée démocratique ! Ce sont ces libertés qui ont permis les plus grandes conquêtes sociales, à l’origine de notre droit social. 

Syndicalistes, pas criminels

Mais où en sommes-nous aujourd'hui? En septembre prochain, 17 syndicalistes seront entendus devant la Cour d’Appel de Liège, après avoir été condamnés à des peines de prison pour « entrave méchante à la circulation » un jour de grève interprofessionnelle. Le Président de la FGTB d’Anvers, avait lui-même été condamné pour des faits similaires quelques années plus tôt.

Protéger les libertés fondamentales et la démocratie

Par ailleurs, depuis plus d’un an, la crise sanitaire inédite nous oblige, pour combattre le virus, à respecter des mesures « exceptionnelles », qui portent parfois atteinte à nos libertés individuelles et collectives.  

La FGTB veillera, avec d’autres organisations progressistes, à ce qu’un tel régime d’exception ne porte pas atteinte, à long terme, aux libertés fondamentales et à la démocratie en général.

Quant au droit de grève, la FGTB rappelle qu’il y a une façon hypocrite de le supprimer : empêcher, par tous les moyens, son exercice. En évoquant l’entrave méchante à la circulation, par exemple… 

Rien n’est jamais acquis. Les droits et libertés démocratiques se défendent au quotidien.

La vigilance reste de mise.