Cela fait plus de six mois que les aide-ménagères ne peuvent plus faire face à la hausse du prix du carburant !

Et vous, que choisiriez-vous entre payer une visite chez le médecin pour votre enfant malade ou mettre quelques litres d’essence dans votre véhicule pour pouvoir aller travailler ? Ces choix, c’est la triste réalité à laquelle sont confrontées les aide-ménagères aujourd’hui. Depuis six mois, les travailleurs des titres-services mènent des actions pour obtenir de meilleurs salaires et indemnités de déplacement. Les témoignages ci-dessous démontrent clairement que les revendications des aide-ménagères sont légitimes. Le prix du carburant qui ne cesse d’augmenter ne fait que justifier leurs revendications. Or, pendant ce temps, les employeurs restent silencieux.

Désormais, la situation intenable de bon nombre d’aide-ménagères est connue de tous. La combinaison de bas salaires, de frais de déplacement élevés et de conditions de travail compliquées fait du métier d’aide-ménagère l'un des emplois les plus précaires. De plus, avec la hausse des prix à la pompe et dans les magasins, la situation des aide-ménagères se dégrade sensiblement. Ces dernières semaines, nous avons reçu de plus en plus de témoignages bouleversants de ces aide-ménagères. 

 "Quand ma voiture tombe en panne, je n'ai pas les moyens d'en acheter une nouvelle. Chaque dépense imprévue, comme une consultation médicale, est une dépense de trop. Cela signifie littéralement un repas en moins pour moi. Ce n'est pas normal que je ne puisse pas payer les courses alors que j'ai un emploi", dit Laetitia. En tant qu'aide-ménagère, Laetitia avait déjà du mal à joindre les deux bouts. La hausse des prix de l'énergie et des carburants lui cause beaucoup d'inquiétude supplémentaire.

Angela (mère de quatre enfants) est également très stressée, car sa situation financière l’a contrainte de rester avec son ex-mari : "Je paie 450 euros par mois pour rembourser ma voiture. J'en ai besoin pour mon travail, un travail qui me rapporte 1 400 euros nets par mois. Je me suis séparée de mon mari, mais la hausse des prix m'a obligée à retourner vivre avec lui car je ne peux pas m'en sortir financièrement." 

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Tous les deux ans, les différents secteurs négocient de meilleurs salaires et conditions de travail. Le secteur des titres-services est le seul à n'avoir pas encore conclu d'accord sectoriel pour la période 2021-2022. Malgré le fait que les aide-ménagères aient déjà menées des actions à plusieurs reprises, Federgon (la fédération des entreprises de travail intérimaire et des titres-services) refuse d’octroyer quelque chose de plus. Et ce, alors que les sociétés commerciales des titres-services ont réalisé de gros bénéfices. 

Dans le système des titres-services, les aide-ménagères paient elles-mêmes la plupart de leurs tickets de transport et de stationnement. L'indemnité de 0,13 € par kilomètre qu'elles reçoivent ne couvre, bien entendu, pas ces coûts. À la fin de l'année dernière, C’était 10 % de leur salaire qui passait en frais de déplacement pour aller travailler. Avec la hausse des prix du carburant, ce pourcentage est, malheureusement, encore plus élevé aujourd’hui c’est près de 200 €! 

C'est pourquoi le grand nettoyage du secteur se poursuit ! En effet, les aide-ménagères ont besoin d'une solution tout de suite!