Nouveau coup dur pour les 150.000 travailleuses et travailleurs des titres-services !

Federgon a de nouveau fait preuve de cynisme à l’égard des travailleurs.

Une fois de plus, les organisations syndicales en front commun doivent constater l’absence de volonté des entreprises commerciales affiliées à Federgon et à Vlaams Platform DCO de trouver un accord sectoriel répondant à la situation d’urgence des 150.000 travailleuses et travailleurs du secteur.

Pire ! Elles lient encore une fois l’augmentation salariale des travailleurs wallons et bruxellois à une décision du gouvernement flamand.

Les attentes étaient pourtant grandes aujourd’hui. Les aide-ménagères comptaient sur une meilleure proposition. Mais les employeurs n’étaient pas prêts à répondre aux demandes des travailleurs. Federgon demande maintenant aux aide-ménagères de renoncer à leur augmentation salariale de 0,4 % garantie dans l’AIP pour payer leurs propres frais de déplacement.

Les entreprises commerciales se plaignent de ne pas avoir assez de moyens. Mais elles sont les seules responsables, en l’absence d’accord sectoriel, depuis le début de l’année, c’est 41 millions d’euros de subsides (flamands) qu’ elles refusent. Apparemment, les grandes entreprises n’ont pas besoin de cet argent du gouvernement flamand. Ce qui n’est pas le cas des petites et moyennes entreprises.

Pour les organisations syndicales, il est évident que Federgon a un agenda caché. Il est clair maintenant que la seule volonté de Federgon est de favoriser les grandes entreprises et en particulier les entreprises d’intérim. Cela confirme également que pour elles, les réserves sont suffisantes et qu’elles veulent garder sous pression les aide-ménagères en étouffant les petites et moyennes entreprises.

Avec cette pratique, Federgon prend en otage les travailleurs mais aussi les petites et moyennes entreprises qui offrent généralement de meilleures conditions de travail que les entreprises commerciales.

La fédération des entreprises d’insertion wallonnes a quant à elle déclaré être disposée à rencontrer en bonne partie les demandes des travailleurs. Les organisations syndicales en front commun ont signalé à la présidente de la commission paritaire qu’elles étaient prêtes à négocier sur base de la proposition de la fédération des entreprises d’insertion wallonnes.

Nous rappelons la philosophie du système qui a permis depuis plus de 15 ans de donner un statut et de bonnes conditions de vie à 150.000 travailleurs dont principalement des femmes (97 % de travailleurs dans le secteur). Il appartient maintenant aux différents pouvoirs politiques de légiférer afin de garder les travailleurs dans le secteur et de soutenir les entreprises qui depuis le début favorisent l’humain et non le capital.

Il est temps de s’interroger afin de savoir si Federgon est encore un interlocuteur valable dans ce secteur !

Le système est largement subsidié. Les entreprises bénéficient de 70 % d’argent public par heure prestée. Ceux qui aujourd’hui bloquent les négociations préfèrent soigner leurs actionnaires plutôt que les aide-ménagères ! Par exemple, Domestic Services a reversé 11 millions de dividendes ces 5 dernières années aux actionnaires. La rémunération du CEO de Tempo Team @Home a évolué de +50 % entre 2020 et 2021.

Les syndicats vont reprendre leur plan d’action.

L’argent public doit servir aux aide-ménagères ! Pas aux actionnaires !