Colombie : pas de privatisation des entreprises publiques mais un salaire minimum plus élevé

La Colombie est une fois de plus dans le classement des pays les plus dangereux au monde pour les syndicalistes selon la Confédération Syndicale Internationale (CSI) . Cela ne nous surprend pas, car nos partenaires syndicaux de divers secteurs (pétrole, agriculture et travail domestique) tirent régulièrement la sonnette d'alarme sur les menaces, la violence et l'assassinat de militants syndicaux.

Entre- temps, la crise corona frappe durement  le pays.  Plus de 230 000 personnes ont été infectées et plus de 8000 personnes ont  perdu la vie.

L'impact économique de la crise corona est énorme. En mai, le taux de chômage était déjà de 21%. Les droits des travailleurs étaient déjà sérieusement mis à mal, et la pauvreté, la faim et la peur de perdre son emploi ont fortement augmenté.

Les assassinats de militants sociaux se poursuivent sans relâche. Les mesures de confinement ont permis aux escadrons de la mort paramilitaires de trouver et de frapper plus facilement ces militants hommes et femmes, en toute impunité.

Le gouvernement de droite du président Duque a profité de la crise sanitaire pour adopter des lois sans l'approbation du Parlement. L'une des mesures possibles pour répondre à la crise économique à court terme est la vente ou la privatisation d'entreprises nationales telle que la compagnie pétrolière publique Ecopetrol et ses filiales.

Face à cette menace, notre partenaire syndical colombien USO a lancé une vaste campagne contre la privatisation des secteurs clés.

La Centrale Générale-FGTB  soutient cette campagne et a envoyé une lettre au président colombien afin de dénoncer cette privatisation.

Par ailleurs, une large coalition de syndicats et d'organisations sociales ont élaboré une série de revendications qui constituent un vaccin social contre la crise, avec notamment :

  • Un revenu minimum pendant 6 mois
  • Un meilleur financement du système de santé
  • L'abrogation des décrets présidentiels d'urgence
  • La défense de la production agricole et industrielle nationale.

Des actions spécifiques visant à garantir la vie des femmes et à mettre fin aux féminicides s’y retrouvent également.

Les travailleurs domestiques se sont joints à la campagne pour un salaire minimum, mais pour le moment, le gouvernement n'a toujours  pas écouté la voix  des travailleurs.