Surveillance médicale - Pour la FGTB Chimie-Pétrole, votre santé est une priorité absolue !

De nombreux travailleurs de la chimie et du pétrole exercent une fonction à risque en entrant en contact avec des agents physiques, chimiques ou biologiques. Par conséquent, ils doivent se rendre chez le médecin du travail au moins une fois par an pour une surveillance périodique obligatoire de leur santé. Cette surveillance de la santé vise à protéger la santé des travailleurs en les suivant et en les examinant régulièrement.

Mais dès que le travailleur n'exerce plus une fonction à risque (retraite, autre fonction, etc.), le danger n'est pas pour autant écarté pour sa santé. Sur la base de cette conviction, nous avons, en tant que FGTB Chimie-Pétrole, négocié et obtenu une surveillance médicale prolongée pour les travailleurs dans les secteurs de la chimie et du pétrole. Concrètement, cela signifie que l'(ancien) travailleur a droit à un examen annuel auprès du service médical du travail de son (ancien) employeur et ce jusqu'à cinq ans après la retraite, le passage à une autre fonction ou un licenciement. Les frais de l'examen sont à la charge de l'(ancien) employeur.

Pour la FGTB Chimie-Pétrole, il est évident que le travail ne peut entraîner de conséquences négatives pour votre santé. La protection de la santé des travailleurs constitue une priorité syndicale.

Dans ce dossier, vous trouverez plus d'informations sur la surveillance médicale (prolongée). Nous avons mené une enquête pour avoir de plus amples informations sur la surveillance de la santé chez nos membres. Nous avons ensuite organisé une journée d'étude avec nos militants pour développer un contrôle syndical actif concernant ce thème. Enfin, vous trouverez également la CCT sectorielle sur la surveillance médicale prolongée dans la rubrique “Outils”.

Vous souhaitez plus d'informations ? Vous avez des questions ? N’hésitez pas à nous contacter via info@fgtbchimie.be.

 

 

 

 

Enquête

Pour la FGTB Chimie-Pétrole, votre santé est une priorité absolue. C'est pourquoi nous avons réalisé une enquête concernant la surveillance de santé sur votre lieu de travail : qui est votre médecin du travail ? Votre employeur fait-il suffisamment pour protéger votre santé ? ... Il faut en effet savoir que la surveillance de santé vise à protéger la santé des travailleurs au moyen de contrôles et examens réguliers.

L'enquête a été remplie par des travailleurs de la chimie et du pétrole avec une répartition de l’ordre de 55% de travailleurs de l’industrie chimique, 20% de travailleurs du secteur pharmaceutique, 17% de travailleurs de l’industrie des matières plastiques, et 8% de travailleurs du pétrole. Nous sommes arrivés aux constatations suivantes :

La sécurité et la santé ne sont pas toujours garanties

graphique 1

1 travailleur sur 2 des secteurs de la chimie et du pétrole déclare que son travail met en danger sa sécurité et/ou sa santé, et 20% d’entre eux disent que leur employeur ne prend pas suffisamment de mesures pour protéger leur sécurité ou leur santé.

Le médecin du travail n’est souvent pas connu

graphique 2

20% des travailleurs n'ont pas dû passer chez le médecin du travail au cours des 3 dernières années. Il n’est dès lors pas surprenant que 1 travailleur sur 4 ne connaisse pas son médecin du travail. Le même nombre de travailleurs ne saurait même pas comment contacter le médecin du travail.

Des travailleurs qui sont allés chez le médecin du travail, 84% répondent que c'était dans le cadre d'une surveillance de santé annuelle.

Journée d’étude surveillance de la santé

En 2021, le cas de 3M a été révélé dans la presse. L'entreprise est soupçonnée d'avoir déversé des produits polluants (PFAS) sur les terrains environnants et dans la rivière. Pour les travailleurs concernés, cela pourrait également avoir de lourdes conséquences sur leur santé à court, mais aussi à plus long terme. Cela démontre une fois de plus l'importance de la surveillance de la santé.

C'est pourquoi la FGTB Chimie-Pétrole a, lors des négociations sectorielles précédentes, revendiqué et obtenu, après une surveillance de la santé pendant la carrière, également une surveillance de la santé jusqu'à 5 ans après la carrière pour tous les travailleurs de la chimie et du pétrole qui sont en contact avec des substances dangereuses.

Le 2 décembre, les délégués de la FGTB Chimie-Pétrole ont participé à une journée d'étude sur la surveillance de santé (prolongée) afin de développer leurs connaissances en la matière, ceci en vue d'utiliser ces connaissances pour exercer un contrôle syndical maximal sur le lieu de travail afin de garantir la santé et la sécurité de tous les travailleurs.

Communiqué de presse

La moitié des travailleurs du secteur du pétrole et de la chimie considèrent leur travail comme dangereux pour leur santé. C’est le résultat inquiétant obtenu via une enquête menée par la FGTB Chimie-Pétrole. Autre fait interpellant : 1 travailleur sur 4 révèle ne pas connaître son médecin du travail. C’est anormal ! Ce vendredi 2 décembre, nous organisons une journée d'étude sur la santé au travail. C'est un rendez-vous idéal pour s'attaquer au nœud du problème et initier le changement.

Des chiffres qui interpellent

Voici un mois, la FGTB Chimie-Pétrole lançait une enquête sur la surveillance médicale de la santé au sein des entreprises chimiques et pétrolières. Pour Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la FGTB Chimie et Pétrole, les résultats de cette enquête sont inquiétants : "La moitié des personnes interrogées estiment que leur travail met en danger leur santé ou leur sécurité. C'est vraiment surprenant dans des secteurs aussi prospères".

En outre, un travailleur sur cinq estime que son employeur n'en fait pas assez pour protéger sa santé et celle de ses collègues. De plus, 1 répondant sur 4 ne sait même pas qui est le médecin du travail ni comment le contacter. "Le médecin du travail se rend sur place à des heures fixes, mais en tant que travailleurs, vous pouvez également contacter vous-même votre médecin du travail en cas de besoin. Notre enquête montre où le bât blesse : tous les travailleurs ne savent pas qui est leur médecin du travail", regrette Andrea. "Un autre problème est qu'un travailleur sur cinq n'a pas vu son médecin du travail au cours des trois dernières années, alors que l'employeur est obligé d’organiser des visites d'entreprise à intervalles réguliers".

La santé des travailleurs, notre priorité

Notre journée d'étude du vendredi 2 décembre portera sur la santé au travail. En tant que FGTB Chimie-Pétrole, nous voulons consacrer encore plus d'efforts à la sensibilisation de nos délégués. Ce n'est qu'alors qu'ils pourront développer un contrôle syndical sur leur entreprise, et ainsi protéger encore davantage la santé et la sécurité de leurs collègues. Il est grand temps de changer les choses.

Journée d'étude

La FGTB Chimie-Pétrole a organisé une journée d'étude le vendredi 2 décembre 2022 sur le thème de la surveillance médicale et de son prolongement. Les participants ont notamment pu échanger avec Steven Ronsmans, professeur à la KUL et médecin à l’hôpital de Louvain, et avec Wim Ceunen, délégué de la FGTB Chimie à BASF, qui est déjà très actif dans le domaine de la surveillance médicale prolongée.

Ce thème a fait l’objet de nombreux échanges entre délégués. Quelques extraits.

1 travailleur sur 2 est en danger

Préalablement à la journée d’étude, nous avons sondé nos affiliés de la chimie et du pétrole : estimez-vous travailler en sécurité ? Votre santé est-elle mise en danger par les tâches que vous réalisez ? Connaissez-vous votre médecin du travail ? Les réponses des travailleurs nous révèlent de graves manquements :

  • 1 travailleur sur 2 estime que son travail est un danger pour sa santé et sa sécurité.
  • 1 travailleur sur 5 déclare que son employeur ne prend pas suffisamment de mesures pour le protéger.
  • Le médecin du travail ? 1 travailleur sur 4 ne le connaît pas.

Pour en savoir plus sur ces chiffres, lisez ce qui suit.

Dokter Ronsmans
     Dr Ronsmans

Surveillance pour prévenir des problèmes

Le Dr Ronsmans n'est pas surpris par les résultats de notre enquête : “Les chiffres sont conformes aux attentes et cela pose un gros problème. A l'hôpital, nous avons une consultation pour les maladies professionnelles ou les cas de suspicion de ces affections. La plupart des personnes que nous y voyons relèvent de la catégorie des travailleurs qui ne connaissent pas leur médecin du travail ou ne savent pas comment le contacter.”

De telles situations ont un impact négatif à long terme sur la santé. Il confirme également ce qui suit : “Dans les entreprises où la surveillance est adéquate, moins de personnes semblent tomber malades. Il s'agit donc bel et bien d'un aspect à améliorer.”

La surveillance de la santé a été instaurée pour détecter rapidement les effets sur la santé des expositions sur le lieu de travail. Si le travailleur est exposé à une substance dangereuse, il incombe au médecin du travail de voir le plus rapidement possible si cela a un impact. “C'est précisément pour cela qu'il est important que le médecin du travail sache exactement quels sont les risques, quels tests effectuer pour détecter les effets, et surtout comment les interpréter. Ce n'est pas toujours évident, car tous les médecins du travail ne connaissent pas les risques exacts des substances chimiques présentes dans une entreprise et, en outre, tous les médecins du travail ne sont pas spécialisés dans la détection de ces substances”, ajoute le Dr Ronsmans.

“Une consultation dure en moyenne 6 minutes”

Maxime
  Maxime Coopmans

Maxime Coopmans, collaborateur du service Bien-être, souligne qu'il existe une grande différence par rapport aux autres pays européens : “En France et en Italie, il y a plus de médecins du travail par rapport au nombre de travailleurs.” Etant donné que la Belgique compte si peu de médecins du travail, certains types de travail ont perdu le droit aux médecins du travail au fil des années, p.ex. le travail sur écran.

Même les médecins du travail avouent ne plus être en mesure de réaliser des investigations approfondies sur les conséquences du travail sur la santé des travailleurs. A noter qu'une consultation ne prend que 6 minutes en moyenne. “Si vous êtes un travailleur exposé à des risques multiples, il est impossible d'effectuer tous les examens nécessaires dans ces 6 minutes. L'examen est donc effectué de manière très superficielle”, dit Maxime.

Un examen devient aussi immédiatement plus qualitatif si le médecin du travail peut établir un lien entre les résultats des travailleurs ayant subi les mêmes expositions. Le Dr Ronsmans explique : “Si vous contrôlez 10 travailleurs et que 6 d'entre eux présentent une augmentation des taux sanguins, vous pouvez en conclure qu'il y a un effet découlant de l'exposition qu'ils subissent. Si l'on ne considère que les résultats individuels, le résultat des valeurs sanguines d'un travailleur peut également être lié à son mode de vie.”

La surveillance prolongée

Andrea
 Andrea Della Vecchia

La surveillance de la santé ne s'arrête pas après le départ de l’entreprise. Si vous prenez votre retraite, partez en RCC ou si vous changez d'emploi ou de fonction, vous avez toujours droit à une surveillance médicale prolongée dans les secteurs de la chimie et du pétrole depuis le 1er janvier 2022. Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la FGTB Chimie-Pétrole, précise : “Grâce à nous, la surveillance médicale se poursuit après avoir quitté l'entreprise. Cette surveillance concerne les travailleurs qui font déjà l'objet d'une surveillance médicale obligatoire pour les fonctions à haut risque liées à des activités impliquant des agents physiques, chimiques ou biologiques..”

Le médecin Ronsmans pointe l’utilité de prolonger la surveillance médicale : “Les cancers, p.ex., n'apparaissent que très tard après une exposition chimique. En revanche, la recherche de l'asthme a plus de sens pendant l'exposition.”

Quels examens sont nécessaires ?

wim
    Wim Ceunen

Wim Ceunen, délégué de la FGTB Chimie chez BASF, a témoigné de la manière dont la surveillance de la santé y est appliquée et discutée. Il travaille dans une entreprise où des centaines de produits chimiques différents sont utilisés. Ils travaillent avec un service médical interne et environ la moitié des travailleurs passent des examens médicaux annuels. “Les expositions sont également contrôlées pendant le travail et un rapport y afférent est présenté au CPPT. Nous avons eu une concertation proactive avec notre médecin du travail au sujet de ces CCT”, a déclaré Wim.

Il évoque également d'éventuelles évolutions futures : “En fait, nous avons 28 installations, chacune d'entre elles avec ses propres expositions. Un système automatique devrait être mis en place pour rappeler aux (anciens) travailleurs qu'ils doivent se soumettre à un contrôle. Actuellement, ils doivent y penser eux-mêmes.”

“Il y a encore trop peu de recherches sur les effets spécifiques de chaque produit chimique et sur l'impact du travail en équipes. C'est dommage, puisque là aussi, il y a des problèmes”, dit Wim.

Et moi, dans mon entreprise ?

Lisa
          Lisa Trogh

Grâce à Lisa Trogh du service bien-être, les délégués ont également reçu des conseils pour approfondir cette question au sein de leur entreprise. Combien de travailleurs sont concernés ? Quelles sont les fonctions à risques ? Qu'attendons-nous du médecin du travail ?

Sans surprise, ce thème fera l'objet de nombreuses initiatives locales de la part des délégués de la FGTB Chimie-Pétrole.  

Outil

CCT surveillance médicale prolongée pétrole

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CCT surveillance médicale prolongée chimie

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Affiche enquête