International Justice Day - Des travailleurs de l’ombre qui méritent tout notre respect

L’International Justice Day est un rendez-vous annuel fixé par UNI, le syndicat international des services. Lors de cette journée, des campagnes sont menées dans de nombreux pays du monde pour réclamer plus de respect et de meilleures conditions de travail pour les travailleurs des secteurs du nettoyage et du gardiennage.

Le rendez-vous belge de l’International Justice Day était fixé le 15 juin à la gare de Bruxelles-Midi. Sur place, syndicalistes issus des secteurs du nettoyage et du gardiennage se sont affairés à la distribution de tracts auprès des voyageurs. Leur objectif : sensibiliser l’opinion publique à leurs conditions de travail qui vont de mal en pis au fil des ans. Nombreux sont les voyageurs qui ne se rendent pas compte de cette détérioration.

Le fric appelle le fric

Les conditions de travail se dégradent dans les secteurs. Cette tendance est particulièrement perceptible dans le nettoyage et le gardiennage, deux secteurs qui sont dépendants de l’attribution de marchés. Dans le choix effectué par le client, c’est souvent celui du prix le plus bas qui prévaut. C’est une évidence pour Fatima Bougarne, déléguée dans le secteur du nettoyage, et ce sont les travailleurs qui en paient le prix : « Pour pouvoir pratiquer des prix si bas et remporter les marchés, les employeurs n’hésitent pas à faire des économies sur le dos de nos conditions de travail, qui se dégradent d’année en année. Ce qui se traduit par une augmentation de la cadence de travail, des salaires très bas, des horaires de travail irréguliers,… La pression est omniprésente et ça nous affecte moralement et physiquement ! »

Contrats précaires en veux-tu en voilà

Autre point noir, les contrats à durée indéterminée sont pour ainsi dire de l’histoire ancienne dans le nettoyage, ce qui révolte Fatima : « Les employeurs offrent surtout des contrats à durée déterminée et favorisent les plans d’embauche comme Activa. Tout ça pour profiter des primes. Les stages de transition en entreprise leur permettent également de faire de belles économies. On veut dire Stop à tout ça ! Nous nous mobilisons pour attirer l’attention sur nos conditions de travail très difficiles. »

Les chiffres sont d’ailleurs là pour le prouver. Au regard des analyses de bilans d’entreprise au niveau belge, on remarque une augmentation des bénéfices mais une diminution du nombre de travailleurs pour la période 2013-2014. Ce qui signifie que la quantité de travail augmente pour les travailleurs avec toutes les difficultés qui en découlent au niveau physique. Pour Eric Neuprez, Secrétaire fédéral en charge du secteur du nettoyage, il est urgent de réagir.

Déterminer la charge de travail admissible

« La santé des travailleurs se détériore de plus en plus comparé aux années antérieures, les enquêtes que nous menons l’ont déjà prouvé à maintes reprises. Pour améliorer cette situation, il faut absolument normaliser les règles au niveau européen et les faire accepter par les employeurs. L’idéal serait de mettre en place un système avec cahiers des charges qui déterminerait la quantité de travail admissible pour les travailleurs en fonction des locaux où l’on se trouve. »

D’où l’importance de cette action mondiale qu’est l’International Justice Day. Il est indispensable d’agir à grande échelle pour que les organisations syndicales mettent ensemble la pression sur les employeurs pour qu’ils s’engagent à respecter leurs travailleurs.

Les photos de l'action