Lutter pour un revenu digne et l'égalité entre hommes et femmes

Que signifie « oser » pour les syndicats à l'étranger ?

Un revenu décent et l'égalité des chances pour les hommes et les femmes sont des revendications syndicales importantes dans le monde entier. C'est ce qui s'est une nouvelle fois vérifié lors du séminaire international organisé par la Centrale Générale - FGTB à la veille de son congrès statutaire. Des représentants syndicaux de tous les continents ont témoigné de leurs actions et expériences.

Au Honduras, les syndicats revendiquent une augmentation du salaire minimum. Au Rwanda, ils se battent pour 3 dollars par jour. En Amérique, ils luttent pour 15 dollars par heure. Dans le monde entier, on retrouve des travailleurs qui n'ont plus assez pour vivre dignement à la fin du mois. Les actions pour revendiquer un salaire décent sont donc essentielles.

« Fight for 15 »

Nicholas Allen du syndicat américain SEIU, a témoigné lors du congrès de la désormais très populaire campagne « Fight for 15 » aux Etats-Unis. Le mouvement trouve sa source à New York où le SEIU a rassemblé 200 travailleurs de l’industrie de restauration rapide, l’un des secteurs les plus mal payés aux Etats-Unis. Leur grève a été relayée par les médias et est devenue un symbole des mauvaises conditions dans lesquelles vivent et travaillent bon nombre d’Américains. La campagne a rapidement pris de l’envergure. Entre-temps, des actions ont vu le jour dans 180 villes et ont poussé, les autorités locales en particulier, à prendre des mesures pour augmenter les salaires.

La collaboration, à l’intérieur et au-delà des frontières nationales, est donc essentielle pour obtenir des résultats, comme l’ont prouvé de nombreux exemples. Comme en Amérique Centrale où l’on reçoit des salaires de misère dans les zones de libre-échange. « Si le Honduras augmente le salaire minimum, les entreprises se délocalisent simplement au Nicaragua, au El Salvador,… c’est pourquoi il est essentiel que les syndicats collaborent », déclare Evangelina Argueta.

Oser exiger l’égalité

L'égalité entre les hommes et les femmes est également un thème syndical universel. Myrthle Witbooi de SADSAWU (Afrique du Sud) et Marta Zaldana de FEASIES (El Salvador) ont témoigné de la situation difficile à laquelle sont confrontées les aide-ménagères et les couturières des usines de textile : harcèlement sexuel et exploitation, bas salaires, longues journées de travail… Les syndicats font tout ce qui est en leur pouvoir pour améliorer la situation. Ainsi, SADSAWU organise des programmes pour mieux armer les femmes de ménage : "Nous leur apprenons ce que l'employeur peut et ne peut pas leur demander et comment ils peuvent en discuter." 

Au sein des syndicats même, il y a également du pain sur la planche. Bien que les femmes représentent souvent la moitié des affiliés, ça ne se reflète pas partout dans les délégations ou les organes de décision. En Espagne, beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce domaine avec l'introduction de quotas dans les instances des syndicats, explique Jésus Antonio Fernandez de CCOO. "Nous ne voulons pas de quotas en soi, mais nous en avons besoin. La représentation des femmes s'est considérablement améliorée et nous pensons tous que c'est une bonne chose pour les syndicats".