Amnesty International: Booking et Airbnb promotionnent le tourisme dans les territoires occupés

Les entreprises du numérique, comme Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor, ont révolutionné l’industrie du tourisme. Mais leur méthode de travail n’est pas toujours si innocente. En effet, ces entreprises proposent également de nombreux hôtels, chambres d’hôte, activités et circuits d’excursion dans les colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Et ce alors qu’elles savent que ces colonies sont considérées comme illégales par le droit international.

Que ces colonies sont illégales et représentent une violation des droits des Palestiniens a déjà été largement démontré par les Nations Unies et des organisations indépendantes dont Amnesty International. Qui entretient une relation d’affaires dans ou avec les colonies soutient cette situation illégale. En y promouvant le tourisme, les entreprises contribuent au maintien, à l’aménagement et à l’extension des colonies, ce qui constitue des crimes de guerre au titre du droit pénal international.

Promouvoir le tourisme

Ces dernières années, Israël a accru son soutien à l’industrie du tourisme dans les territoires occupés. Outre l’aspect financier, cette décision a évidemment aussi des raisons politiques et idéologiques. La valeur touristique d’une région est utilisée par le gouvernement israélien pour justifier l’accaparement de terres et de maisons palestiniennes. En plus, cela a pour effet de légitimer, auprès du grand public, ce qui est reconnu comme étant une situation illégale au regard du droit international.

Afin d’identifier clairement cette problématique, Amnesty International s’est rendu dans cinq colonies et villages palestiniens de leur voisinage. Une de ces colonies était Susiya, dans le sud de la Cisjordanie.

« Airbnb proposait un hébergement dans la colonie de Khirbet Susiya, TripAdvisor y proposait la visite d’un établissement vinicole et d’un site archéologique avec une attraction touristique gérés par des colons. Israël a procédé à l’expulsion forcée d’habitants palestiniens de Khirbet Susiya pour faire de la place pour l’attraction touristique, et à cause de la construction de la colonie, ces personnes ont perdu leur accès à des terres agricoles. Les habitants de Khirbet Susiya vivent constamment dans la crainte de voir leurs maisons démolies. »

Valeurs éthiques

Ces quatre entreprises affirment toutes respecter de hautes valeurs éthiques. Mais la pratique est tout à fait différente. Voilà pourquoi Amnesty exige qu’elles arrêtent de promouvoir le tourisme dans les territoires occupés et demande aux gouvernements de prévoir une réglementation qui empêche ces entreprises d’établir des relations commerciales dans ou avec les colonies illégales. 

En lire plus :

Dans son rapport, Destination: Occupation, Amnesty International expose en détail comment ces entreprises de tourisme contribuent à la violation des droits de l’homme dans les territoires occupés.