Les conditions au travail au cœur du combat syndical

Pour les représentants FGTB Chimie, améliorer les conditions de travail est une priorité. Et les chiffres d’une récente enquête montrent que nous avons raison : 1 travailleur sur 4 souffre de démotivation, 1 sur 3 de stress et 1 sur 2 estime impossible d’atteindre l’âge de la pension. Et vous ?

Vu la situation dans le secteur, la FGTB Chimie a entamé des négociations pour développer et pérenniser le Fonds démographie. Fonds démographie ? Késako ? Dans le secteur, une entreprise qui améliore les conditions de travail, peut être soutenue financièrement par ce Fonds. Après 4 ans d’existence, quel bilan peut-on tirer ? Comment soutenir davantage les entreprises qui investissent dans leur personnel ? Ces questions étaient au cœur des négociations qui ont récemment abouti à un accord. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Andrea Della Vecchia, porte-parole FGTB Chimie, et Dany Van Cauwenbergh, expert auprès du Fonds démographie.  

Pourquoi est-il nécessaire d’aboutir à un accord sur l’avenir du Fonds démographie ?

Andrea : Tout d’abord, le monde du travail évolue constamment. Il est donc nécessaire que les activités et les aides du Fonds évoluent aussi avec leur temps. Ensuite, l’heure était venue de faire le bilan des 4 années passées. Depuis 2016, quels sont les points forts et les points à améliorer ? Notre objectif syndical était d’être au plus proche de la réalité des travailleurs et de veiller à ce que le Fonds réponde bien à leurs attentes en matière de conditions de travail. 

Dany : D’un point de vue pratique, un accord était nécessaire pour soutenir de nouvelles entreprises. Le nouvel accord permet aussi aux entreprises qui ont déjà bénéficié de l’aide du Fonds, d’aboutir à un nouveau plan d’aide qui réponde aux besoins du moment.

Que trouve-t-on principalement dans l’accord ?

Dany : La santé est au cœur des activités qui seront développées et soutenues par le Fonds démographie. Nous pensons tout particulièrement aux travailleurs qui prestent en équipes, la nuit ou en horaires flexibles. Les dégâts sur la santé sont évidents. Les directions ne peuvent pas fermer les yeux et le Fonds stimulera toute initiative visant à améliorer le sort de ces travailleurs. 

Andrea : Les travailleurs des petites et moyennes entreprises étaient aussi au centre de notre attention. Par le passé, nous avons constaté que la majeure partie des travailleurs qui ont bénéficié du Fonds démographie, étaient actifs dans de grandes entreprises structurées syndicalement. D’ici à septembre 2019, un plan stratégique sera mis en place afin d’ouvrir grandes les portes du Fonds aux travailleurs et aux directions des petites et moyennes entreprises. 

Quels sont les autres thèmes qui seront mis en avant ?

Dany : L’accord contient aussi un passage sur la digitalisation car cela impacte le quotidien d’un nombre sans cesse croissant de travailleurs. 

Andrea : D’ici à 2024, le Fonds se penchera aussi sur le sort des travailleurs de plus de 50 ans, sur le temps de travail et sur la conciliation vie privée-vie professionnelle. Sur ces matières, nous pourrons compter sur l’apport d’experts syndicaux et de spécialistes.  

Est-ce que les travailleurs malades sont aussi concernés par le Fonds démographie ?

Andrea : oui. Nos délégués ont attiré notre attention sur la répartition des tâches au sein des sociétés. Trop souvent, une mauvaise organisation du travail rime avec stress et maladie. Là aussi, le Fonds sera aux côtés des directions qui prennent des mesures concrètes et veillent à la santé de leur personnel.

Au cours des 4 dernières années, quels étaient les principales mesures soutenues par le Fonds ?

Andrea : La réduction collective du temps de travail, les congés d’ancienneté, le recrutement de collègues supplémentaires, des jours de congés supplémentaires à partir de 45 ans, le parrainage, le passage d’un métier lourd vers un métier plus léger,…

Dany : La liste est longue et on observe beaucoup de créativité sur le terrain. Si vous êtes curieux, rendez-vous dans notre dossier fonds démographie et vous y découvrirez un aperçu des mesures déjà approuvées par le fonds. Que vous soyez délégué ou travailleur dans le secteur de la chimie, c’est une excellente source d’inspiration. 

Andrea : ce qui est aussi intéressant et positif, c’est que le Fonds invite les directions locales et les représentants des travailleurs à réfléchir ensemble aux conditions de travail.

Quelles sont vos ambitions pour le futur ? 

Dany : Depuis sa création, 210 plans ont déjà vu le jour pour un total d’environ 55.000 travailleurs potentiellement concernés. On espère donc aujourd’hui aller plus loin dans la démarche et pouvoir plus de travailleurs.


Telechargez ici l'aperçu des plans démographiques approuvés