Alors que le pays renforce – à juste titre - les mesures visant à stopper la propagation du Corona virus, que désormais les amendes tombent pour les contrevenants, l’arrêté ministériel publié lundi place le secteur de la construction dans la liste des métiers jugés essentiels pour les travaux urgents. Pour les organisations syndicales, c’est une décision  incompréhensible,  qui a été prise sans la moindre consultation, d’autant plus qu’à ce jour, aucune liste précisant quels sont ces travaux urgents n’existe.

Pour le front commun syndical, c’est la porte ouverte à tous les abus. Et alors que nous applaudissions les entreprises qui spontanément avaient pris la bonne décision de stopper leurs activités, nous voyons déjà certaines de ces mêmes entreprises rappeler leurs travailleurs.  

C’est d’autant plus difficile à avaler que dans la construction, le respect de la distanciation sociale est pratiquement impossible et le respect des autres mesures d’hygiène est impraticable sur un chantier. Or, pour ces activités jugées cruciales, les mesures sanitaires doivent être respectées, seulement dans la mesure du possible… Comprenne qui pourra !

Les organisations syndicales sont bien conscientes que certaines interventions doivent se faire dans l’urgence et ne peuvent être reportées, mais pourquoi créer une brèche alors que la situation d’urgence demande de la cohérence ? 

Nous appelons le gouvernement à  établir, en concertation avec les interlocuteurs sociaux, une liste claire et précise de ces activités urgentes. Mais dans tous les cas, nous voulons  que les normes de distanciation sociale et d’hygiène soient toujours respectées, on ne peut pas envoyer des travailleurs sur des chantiers sans garantir leur sécurité et par conséquent celle de leur famille.   

La situation pour le secteur de la construction était déjà particulièrement floue, et ce nouvel arrêté n’éclaircit en rien la situation.