Les activités de la chimie ne sont pas toutes essentielles!

Sous la pression récente de la FEB et de la fédération patronale de la chimie (essenscia) au sein de Groupe des Dix, l’ensemble du secteur demeure jusqu’à présent un secteur crucial.  Les employeurs profitent de cette mesure pour échapper aux règles de distanciation sociale.  Une attitude irresponsable et sans aucune considération pour les travailleurs et leur santé.

« Malheureusement, le pic de contamination n’a pas encore été atteint.  Il est donc essentiel de continuer à respecter les mesures de sécurité et de prévention afin de freiner au maximum la propagation du virus », explique Koen De Kinder, secrétaire fédéral à la CSC bâtiment – industrie & énergie (CSCBIE).

« Certaines activités du secteur sont certes essentielles. C’est notamment le cas pour les activités liées à la chaîne alimentaire, au traitement des déchets, aux produits d'hygiène personnelle, à l'industrie pharmaceutique. Mais c’est loin d’être le cas pour toutes les activités du secteur », poursuit Andrea Della Vecchia, secrétaire fédéral de la FGTB Chimie. 

Pour Jean-Marc Lepied de la CNE, les choses sont claires : « Les travailleurs ne doivent pas être exposés inutilement aux risques. En matière de santé des travailleurs, il n'y a aucun compromis possible. » 

Pour la production essentielle, le travail doit pouvoir s’effectuer en respectant scrupuleusement toutes les mesures de protection et de sécurité. Cela vaut d’ailleurs pour les travailleurs de tous les secteurs.

Considérer l'ensemble du secteur comme étant crucial est absurde !  Non seulement pour la santé des travailleurs et pour la lutte contre la propagation du virus, mais aussi en terme de gaspillage des moyens de protection indispensables au secteur des soins au sein duquel ils font, par ailleurs, cruellement défaut Est-il à ce point essentiel de  continuer à produire des parfums, des chaises en plastique, des boîtes à tartines,... ?

Malgré leurs nombreux appels et propositions, essenscia reste sourde aux préoccupations des organisations syndicales et continue à mettre en péril la santé des travailleurs et de la population. Faudra-t-il, comme en Italie, attendre une dramatique escalade de la situation avant qu’essenscia accepte de renouer un dialogue social constructif sur la question des entreprises non essentielles du secteur ?

C’est pourquoi, les représentants des travailleurs de la chimie adressent une lettre ouverte à la Première Ministre. Les constats et les propositions des femmes et des hommes de terrain sont à sa disposition pour limiter la propagation du coronavirus.