Télétravail - Beaucoup d’avantages mais aussi des inconvénients

S’il y a un truc que la crise du Coronavirus a changé, c’est bien la relation des gens avec le travail, en particulier pour ceux qui ont pu télétravailler. Après coup, le télétravail est plébiscité : gain de temps en ce qui concerne les déplacements, relative autonomie dans l’organisation de son travail, etc. Mais si le télétravail présente pas mal d’avantages, il a aussi des inconvénients…

Si le télétravail obligatoire a été possible, c’est grâce à Internet et aux réseaux sociaux qui ont permis aux travailleurs et aux gens en général de rester connectés entre eux et avec leur travail. 

Genís Roca, un professeur expert en communication de l’université de Barcelone explique que ce qui a changé avec le Corona, ce n’est pas la technologie qui était déjà présente. Le virage est culturel : des gens qui utilisaient peu ou pas les moyens de communication modernes se sont rendu compte qu’ils sont bien pratiques. Même les petits commerçants de proximité ont pu faire du commerce en ligne sans investissements ni connaissances techniques juste avec Whatsapp.

La médaille…

Les travailleurs se sont rendu compte pour leur part que cela ne sert à rien d’aller tous les jours au bureau pour faire le boulot que l’on peut faire de chez soi  ; et cela sans perdre une partie de son salaire comme ce fut le cas pour ceux qui ont été mis en chômage temporaire. Les avantages sont appréciables : moins de stress en raison des embouteillages, moins de temps perdu dans les transports publics, meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle (à condition de ne pas devoir garder ses enfants), autonomie dans l’organisation de son travail. Moins de voiture sur les routes et donc mobilité plus fluide pour ceux qui ne télétravaillent pas. Moins de pollution. 

Ceci explique que selon une enquête réalisée auprès d’un peu plus de 1.000 personnes par eBloom, une start-up belge active dans la rétention de jeunes talents, 94 % des travailleurs qui ont télétravaillé pendant le confinement se disent prêts à rempiler. 14 % se disent même partants pour du «  homeworking  » à temps plein. En revanche, 69 % des répondants se sentent plus liés à leur entreprise lorsqu’ils y travaillent.

… et son revers

Mais il y a un revers à la médaille. Tout d’abord l’isolement. On a beau apprécier l’autonomie, on ne peut pas tout faire tout seul. Il faut se concerter avec les collègues et ses supérieurs hiérarchiques. Et puis il y les liens sociaux distendus  : 66  % des sondés estiment que les relations avec les collègues sont meilleures lorsqu’ils sont au bureau. Ils estiment aussi, majoritairement, que l’esprit d’équipe (70 %), la communication (69 %) et le feedback reçu (55  %) sont meilleurs lorsqu’on travaille dans l’entreprise plutôt qu’à distance. 

L’ergonomie au travail pose aussi problème  : travailler sur une chaise de cuisine et la table de la salle à manger, sur un PC portable, n’est pas bon pour le dos ni pour les yeux. Et même une pièce aménagée en bureau n’est pas forcément bien conçue.

Ensuite il y a les frais d’utilisation. La loi prévoit des compensations financières payées par l’employeur (Internet, téléphonie, énergies, etc.) mais il faut pour cela avoir conclu une convention de télétravail structurel avec l’entreprise. Le télétravail forcé par le Coronavirus s’est organisé un peu dans l’improvisation sans convention ni accord puisque rendu obligatoire du jour au lendemain. 
Et puis il y a la question du temps de travail. 

L’absence de comptage des heures peut sembler être un bonus pour les tire-au-flan, mais c’est généralement le contraire qui se passe, le sens des responsabilités fait que l’on en fait plus que ce que l’on ferait au bureau. On  constate aussi une baisse de l’absentéisme pour cause de maladie. 

C’est pourquoi il est important de bien encadrer le télétravail par une convention d’entreprise ou sectorielle.