La jeunesse se lève pour construire des syndicats plus forts

« Pas d’avenir sans les jeunes ». Tel est le message envoyé par les participants au Forum mondial UNI Jeunesse qui se déroulait ces 3 et 4 juin de manière virtuelle. Quelque 600 jeunes syndicalistes du monde entier, actifs dans des secteurs de services, se sont réunis pour partager leurs expériences et construire l’avenir. On a trop souvent tendance à l’oublier mais l’avenir est entre leurs mains. Et au regard de leur implication durant ce forum, ils veulent prendre leurs responsabilités et plus que jamais s’investir.

Ouganda, Japon, Australie, Argentine, Portugal, Norvège, USA,...  Des jeunes issus des quatre coins du globe ont répondu présent pour ce Congrès mondial UNI Jeunesse. La Belgique était bien représentée avec dix jeunes syndicalistes de la Centrale Générale – FGTB. Après plus d’un an de crise sanitaire, les jeunes ont été particulièrement impactés, et la lutte contre la pandémie est bien différente d’un pays à l’autre. Les congressistes ont élaboré un plan pour surmonter la crise actuelle. Ayoub (33 ans) et Ken (25 ans) dressent le bilan de cette rencontre.

Que retenez-vous de cette rencontre virtuelle ?

Ayoub : C’était très intéressant d’entendre les témoignages, les réalités et combats, des uns et des autres. Les conflits sont parfois très virulents et dans bien des pays, les syndicats n’obtiennent aucune avancée malgré la mobilisation… le patron est roi, la loi est de leur côté. C’est assez fou. En Belgique, nous sommes bien lotis, le syndicat est écouté et parvient à faire évoluer les choses, même s’il faut parfois avoir recours à l’action.

Ken : J’ai été surpris d’entendre que certains jeunes, qui ont étudié de longues années, ne trouvent pas d'emploi malgré leur diplôme. Très souvent, les employeurs refusent de les payer en fonction de leur diplôme, car ils n'ont pas l'expérience nécessaire. Par conséquent, ils sont souvent contraints d'accepter n'importe quel emploi pour gagner un salaire.

« Jeunesse lève-toi », qu’est-ce que ça signifie pour toi ?

Ken : Les jeunes doivent montrer ce qu'ils peuvent faire, ils ne doivent pas baisser les bras ! Ils doivent montrer qu'ils existent, qu'ils ont de bonnes idées et qu'ils veulent travailler. Les jeunes doivent avoir la possibilité d'acquérir de l'expérience, par exemple, car ils représentent l'avenir.

Ayoub : Les jeunes sont discriminés sur le marché du travail. On remarque que c’est le cas dans le monde entier. Nous avons des compétences mais on nous reproche notre manque d’expérience, donc on ne nous embauche pas. Les jeunes doivent se battre main dans la main pour se faire respecter ! 

Que peuvent apporter les jeunes au syndicat ?

Ken : On peut apporter un regard neuf. Les jeunes auront d'autres idées que celles des délégués qui sont dans le mouvement syndical depuis longtemps.  En combinant les idées et propositions des jeunes avec les idées existantes, nous pouvons déjà faire un grand pas en avant. Ensemble, chevronnés et jeunes, nous pouvons faire de grandes choses.

Ayoub : Les jeunes ne parlent pas le même langage. On doit faire évoluer la vision des choses. Arrêter avec les vieilles recettes. Nos besoins sont différents de ceux d’il y a 15 ans. Le coût de la vie est bien plus élevé aujourd’hui que lorsque les syndicalistes chevronnés avaient notre âge. Ils doivent écouter nos points de vue et les défendre. Pour faire entendre la voix des jeunes, nous devons donc nous aussi devenir délégués.

Le syndicalisme européen et mondial, est-ce utile selon toi ?  

Ken : Absolument. Des personnes de différents pays peuvent raconter leur histoire, exprimer leur point de vue et donner des conseils aux autres pays. En communiquant et en échangeant des informations, nous pouvons travailler ensemble et trouver des solutions. La solidarité internationale est un aspect important du syndicat.

Ayoub : Le rêve serait que nous parlions toutes et tous d’une seule voix. En Belgique, les syndicats y parviennent sur certains sujets. Nous sommes un pays fort syndicalisé. J’aimerais qu’on ait déjà la même force dans tous les pays pour pouvoir changer les choses partout en Europe et pourquoi pas au niveau mondial ?