Restructuration AGC Fleurus : il faut en finir avec les chèques en blanc

Le Groupe AGC a annoncé ce matin son intention de réaliser une importante restructuration au sein de sa division de Fleurus (la 5e depuis 2004). En tant que syndicat, notre rôle est d’être aux côtés des travailleurs et de les aider dans cette nouvelle épreuve difficile dans un secteur verrier déjà exsangue. Notre objectif sera de maintenir un site d’exploitation à Fleurus avec un maximum d’emplois. 

Mais à côté de cet aspect, le front commun syndical lance un grand coup de gueule : « Il faut en finir avec les chèques en blanc que l’Europe accorde via ses plans de relance aux constructeurs automobiles (entre autres). Si nous comprenons l’importance de soutenir les entreprises, cela ne doit pas se faire de manière aveugle. L’objectif de tels plans doit être de maintenir l’emploi à flot et certainement pas de continuer à permettre aux entreprises du secteur automobile de délocaliser la production de certains composants à moindres coûts, la plupart du temps dans des pays qui ne respectent pas des règles sociales et environnementales minimales ». 

Au plus fort de la crise Corona, bon nombre de voix se sont élevées pour dénoncer notre dépendance vis-à-vis de pays non européens. Malheureusement pour les travailleurs d’AGC Fleurus, cette restructuration en est une parfaite illustration. A quoi bon d’aider des constructeurs automobiles en leur allouant des aides si d’un autre côté, ils délocalisent la production ? Est-il acceptable que ces mêmes constructeurs fassent produire en Chine leurs pare-brise pour voitures électriques, prétendument écologiques ? 

Aujourd’hui, la FGTB, la CSC et la CGSLB interpellent nos représentants régionaux, belges et européens : il est grand temps de réinvestir dans nos industries européennes, mais pas de manière aveugle, il faut en finir avec les chèques en blanc et y associer des obligations en termes d’emploi.  Cette politique a déjà fait assez de dégâts, l’Europe doit de toute urgence se réveiller et prendre ses responsabilités, y compris par rapport à ses objectifs au niveau du green deal européen.