Les 25 ans de la loi sur le bien-être

La Belgique dispose d'une réglementation très développée en matière de bien-être, fondée sur la concertation sociale. Elle prévoit une approche coordonnée de tous les risques pour la sécurité, la santé et le bien-être des travailleurs. Malgré tout, nous constatons que cette loi n'a pas été suffisamment utilisée lors de la crise du COVID-19.

La loi sur le bien-être oblige l'employeur à développer un système de gestion dynamique des risques, dans lequel les mesures de prévention et de protection prises sont régulièrement adaptées. Ce qui permet aux travailleurs d’effectuer leur travail dans de meilleures conditions.

Or, bien que cette loi sur le bien-être soit en vigueur depuis 25 ans, force est de constater que celle-ci a été insuffisamment utilisée dans de nombreux secteurs et entreprises pour lutter contre le risque de contamination au corona. « Parfois, en raison de la méconnaissance de la loi, dans d’autres cas, les employeurs ont délibérément misé sur des mesures bon marché au lieu d'une politique bien pensée, et l'inspection du travail n'était pas en mesure d'effectuer des contrôles partout » , explique Virginie Caverneels de notre service d’études. « Lorsque des mesures de protection collective telles que l’aération, le maintien d'une distance, la désinfection des équipements ou le télétravail étaient nécessaires, les employeurs ont souvent opté pour des contrôles via, par exemple, des tests rapides ». 

Dès lors, de nombreux travailleurs ont continué à travailler en étant mal ou pas équipé, en prenant des risques énormes par peur du chômage temporaire ou de perdre leur emploi. Aujourd'hui encore, la protection des travailleurs par des mesures collectives de prévention et de protection reste essentielle. Espérons que nous retiendrons de cette crise sanitaire que la loi sur le bien-être est un puissant instrument capable de protéger les travailleurs.