Des travailleurs au bord du gouffre

Le gouvernement a enfin pris des mesures pour protéger les revenus des travailleurs. Il a notamment convenu d’une augmentation du salaire minimum et d’une série de mesures visant à modérer la hausse des prix de l'énergie. Malheureusement, ces mesures sont limitées, et de nombreux travailleurs continueront à lutter pour survivre. Deux déléguées témoignent de leurs difficultés et de la manière dont elles et leurs collègues s’efforcent de faire des économies.  

L’avenir ne leur fait pas peur, mais il est très difficile pour Ana Veronica (aide-ménagère) et Chantal (ETA) de survivre jour après jour. "Je me demande ce que je peux encore faire pour réduire mes dépenses", explique Ana. "J'ai déjà réduit le maximum. Je fais attention à éteindre la moindre lumière, la moindre multiprise."  

Alors que vous pensez avoir économisé suffisamment, une nouvelle facture vient bouleverser vos plans : "Cette année, mon loyer va être indexé de 60 euros", explique Ana. Et à cette mauvaise surprise vient s’ajouter la hausse des prix dans les magasins : “Je surveille actuellement toutes les dépenses. Je ne peux pas faire de commissions sans me faire du souci."  

La santé, un bien de luxe  

Chantal doit en plus faire face à la hausse des frais en matière de soins de santé et de médicaments, elle qui travaille dans un secteur à bas salaires : « alors que nous sommes confrontées à de nombreux problèmes de santé, les frais médicaux et les consultations chez le médecin deviennent impayables » explique-t-elle. « Et malheureusement nos salaires n'augmentent pas autant que le coût de la vie. On a une voiture mais on la sort uniquement pour faire nos courses. Pour m'en sortir, je vais puiser dans le peu d'économies que j'ai accumulées durant ma carrière."   

« Je me sens encore forte », dit Ana. « Car mon enfance fut très difficile aussi. Je veux un avenir meilleur pour mes enfants mais je commence à douter. Il arrive qu’à la fin du mois on ne nourrisse que nos 3 enfants. Quant à nous, on leur dit qu’on fait régime… ».  

Aujourd'hui, de moins en moins de travailleurs parviennent à joindre les deux bouts. Les difficultés des travailleurs qui perçoivent de faibles salaires sont difficilement surmontables. Augmenter les salaires est plus que jamais indispensable ! "Un salaire à 14 euros par heure est un minimum pour pouvoir vivre avec moins de soucis", conclut Chantal.   

Pour Chantal, pour Ana Veronica, pour les travailleurs à bas salaire, nous devons poursuivre notre combat : Fight for 14 € !