TotalEnergies joue au même jeu que Delhaize

Le désarroi et l’incertitude règnent parmi les centaines d’employés TotalEnergies qui viennent d’apprendre la vente de leurs activités au groupe canadien de magasins de proximité Alimentation Couche-Tard. Malgré des bénéfices de plus de 20 milliards d’euros engrangés sur l’année écoulée, malgré une proposition d’augmentation de 10% (sic !) du salaire de son PDG Patrick Pouyanné, TotalEnergies décide de se lancer dans une voie similaire à celle de Delhaize.

L’annonce du géant pétrolier français de se débarrasser de son réseau de stations-service en Allemagne et au Benelux a fait l’effet d’une bombe auprès du personnel de TotalEnergies Belgium. Un bon millier d’employés sont concernés en Belgique, dont plus de 130 dans le secteur du pétrole. Les garanties en matière de conditions salariales et de travail sont limitées à un an, alors que TotalEnergies continuera de fournir les stations-service en pétrole (et image de marque !) pendant au moins cinq ans.

Pour Couche-Tard, ce rachat ne constitue pas une première. Le groupe québécois avait effectivement déjà racheté le réseau danois du géant pétrolier norvégien Statoil, avant d’y laisser progressivement mourir la marque et d’en changer le nom. En outre, Couche-Tard semble avoir pour habitude de délocaliser ses services à la clientèle dans des pays à bas salaire… au terme d’un an d’activité. La crainte qu’il s’agisse d’une stratégie de dumping social est donc grande.

Les syndicats n’ont appris la nouvelle que quelques minutes avant le personnel. Pire, le groupe n’a pas hésité à transmettre l’info presque simultanément à la presse, qui la relayait déjà alors que la réunion était toujours en cours et que l’assemblée du personnel n’avait pas encore eu lieu.

Un Conseil d’entreprise extraordinaire se tiendra mercredi prochain au siège de TotalEnergies Belgium. Nous espérons obtenir plus de clarté sur cette décision et surtout des garanties plus solides pour l’avenir des salariés de TotalEnergies.