Stress au travail, mettez les problèmes sur la table

Une nouvelle enquête de Solidaris, la mutualité socialiste, révèle que les travailleurs belges sont de plus en plus stressés. Bon nombre de travailleurs ignorent l'existence d'une loi sur les risques psychosociaux au travail.

Il ne se passe pas une semaine sans qu’une action soit menée dans une entreprise en réaction à une trop forte pression au travail. De plus en plus souvent, cela conduit tout droit au burn-out ou à d’autres maladies liées au stress. Grâce à la mobilisation des syndicats, les « risques psychosociaux » au travail sont reconnus par la loi depuis 2014. Celle-ci permet aux travailleurs d’avoir recours à une série d’outils afin d’améliorer leur situation. Mais bon nombre de travailleurs ignorent leur existence.

La pression au travail a profondément augmenté ces dernières années. Tout est mesuré, un emploi du temps très strict doit être respecté, une plus grande flexibilité est demandée pour l’horaire de travail. Les travailleurs sont donc soumis à une pression énorme et le temps de repos se fait de plus ne plus rare. Les périodes moins intenses disparaissent et les travailleurs doivent produire en permanence.

Demander une analyse de risques

Depuis 2014, l’employeur est obligé d’intégrer les risques psychosociaux dans sa politique de prévention. En plus de la charge de travail, une série d’autres risques psychosociaux peuvent engendrer du stress : le manque de concertation, l’insécurité de l’emploi, mauvaises relations entre collègues ou avec les supérieurs,…

Mais ce n’est pas tout. Si un poste de travail cause beaucoup de problèmes psychosociaux, les travailleurs peuvent demander une analyse de risques spécifique à ce sujet. Comment faire ?

Imaginons que des travailleurs d'un département en particulier viennent à souffrir de troubles du sommeil, de maux de tête, de maux de dos et qu’ils sont régulièrement absents. La délégation syndicale suspecte que le temps imparti entre deux livraisons n’est pas suffisant et que les travailleurs ne bénéficient pas de pauses suffisantes. Si un tiers des représentants au sein du CPPT en font la demande, l’employeur doit mener une analyse de risques spécifique. Dès lors, les travailleurs sont interrogés de manière anonyme et un rapport est rédigé. Si le problème est particulièrement complexe, un conseiller en prévention aspects psychosociaux est également impliqué. L’employeur doit ensuite présenter les résultats au CPPT et demander conseils sur les mesures à mettre en place.

Ne plus ignorer le problème

Bien entendu, cette démarche ne garantit pas la résolution immédiate de tous les maux. “Mais au moins, l’employeur ne peut plus ignorer le problème”, déclare Hanne Sanders du service d’étude de la Centrale Générale – FGTB. “Les problèmes auxquels les travailleurs sont confrontés sont repris noir sur blanc dans le rapport. Et l’employeur est obligé de proposer un certain nombre de mesures au CPPT et de demander leur avis. ”Pour éviter toute récidive, l’employeur doit proposer chaque année un certain nombre de mesures de prévention collectives au CPPT".

N’hésitez donc pas à soulever la question si un poste de travail dans votre entreprise pose problème et occasionne un stress excessif. En tant que délégué, vous pouvez directement contacter votre section régionale pour obtenir des informations sur la procédure à suivre.