Vaccin contre la crise sociale - Parole aux délégués

La crise du coronavirus entraîne une profonde crise économique et sociale. De nombreux partis ont déclaré qu'il fallait tirer les leçons de ce qui se passait : sur le plan humain et de la santé, mais aussi au niveau économique, politique et social. Il est maintenant temps de joindre le geste à la parole, car cette crise est une occasion unique de changer de cap. La FGTB a des solutions contre la crise sociale et dans nos entreprises aussi, nos délégués ont des 'vaccins' contre cette crise. Nous leur donnons la parole : 

Pas d’équipement de protection = pas de reprise !

nancyDans notre entreprise, toutes les activités ont été à l’arrêt pendant le confinement. Le 6 avril, les premiers travailleurs ont repris, mais sans équipement de protection. Lors d'un CPPT, nous avons été fermes : pas d'équipement de protection = pas de reprise le 23 avril !

Suite à cette discussion, l'employeur a fourni des gants, des masques de protection, du gel et des mouchoirs en papier. En ce qui concerne les équipements de protection, tout était en ordre.

Cependant, il a manqué un échange d’information et de communication envers les clients, car ils sont nonchalants et ne gardent souvent pas leurs distances. Autre problème, la formation obligatoire n'aura lieu qu’à la fin du mois d’août, ce qui est un peu tard, étant donné qu’il y a plus de monde dans les maisons pendant les vacances.

Nancy – Déléguée chez Hulp in Huis (titres-services)

Et les actionnaires ? 

christelleDès le début de la crise, une « Cellule covid » a vu le jour afin d’aborder quotidiennement la santé, l’activité et les mesures prises. Cette crise était une première, nous ne pouvions pas nous reposer sur l’expérience, nous n’étions pas préparés. Les employés ne disposaient pas d’une CCT relative au chômage économique par exemple. Nous avons donc dû négocier cet aspect avec l’employeur dans des conditions peu idéales.

L’angoisse était manifeste au sein du personnel qui nous posait des questions auxquelles il n’était pas toujours simple de répondre vu les nombreuses incertitudes.

Je regrette le manque de solidarité des actionnaires qui ont perçu l’entièreté de leurs dividendes et que des efforts de réduction seront demandés par le groupe à l’avenir.

Plus positivement, je tiens à ressortir le professionnalisme, l’investissement et l’implication du personnel qui a démontré qu’il est capable de travailler en toute autonomie, et cette capacité à s’adapter, à télétravailler en étant tout aussi productif voire souvent plus.

Christelle – Déléguée chez LafargeHolcim (Ciment)

Un souffle nouveau

mattyÀ un moment donné, les friperies ont fermé et la plupart des travailleurs ont été placés au chômage temporaire. La direction a réagi de manière positive face à cette situation. S'il s'avérait que quelqu'un était en difficulté, émotionnelle ou financière, elle cherchait comment l'aider. C'était un beau geste, car en fin de compte, la société n’engrangeait pas de revenus pendant cette période.

Mais bien sûr, c’était un emplâtre sur une jambe de bois : les salaires dans ce secteur sont beaucoup trop bas. Le salaire minimum doit être augmenté, une redistribution est nécessaire ! Je pense que beaucoup de gens espèrent que cette crise apportera du changement. C'est pourquoi, en tant que syndicat, nous devons profiter de cette période pour présenter des alternatives.

Matty - Délégué chez De Kringwinkel Antwerpen (ETA)

Une direction plus reconnaissante

Des collègues ont nettoyé des chambres dans lesquelles séjournaient des patients atteints du coronavirus. Ils étaient équipés d’une combinaison de protection et de produits de nettoyage adaptés. En cas de pénurie d’équipements de protection, nous étions parfois les derniers à en bénéficier. Cette incertitude rend nerveux ! Bien que l’hôpital se souciait de nous, c’est avec notre direction que nous devions négocier pour obtenir l’équipement adéquat.

"Prenez votre temps", nous disait-on. Le nettoyage d'un service COVID-19 peut prendre 3 à 4 heures. Mais dans une telle combinaison, on transpire, c’est inconfortable et il y a toujours la peur du virus. Si on demandait à prendre une douche par la suite, on nous disait qu’il n’y avait ni temps ni l’argent pour cela. C’est très grave ! 

Entendre des applaudissements, ça fait du bien. Mais j’aimerais que notre direction en fasse de même. La plupart du temps, nous recevons uniquement un message avec notre horaire. Maintenant que le pire semble derrière nous, les gens prennent plus de risques et la reconnaissance s’envole.

Connie - Déléguée ISS (nettoyage)

Plus d’aide pour les travailleurs

claudioNotre direction a toujours suivi l’avis du gouvernement. Rien de plus, rien de moins. Durant le confinement, les ouvriers se sont retrouvés au chômage temporaire corona. 

Très vite durant le confinement, des travailleurs ont rencontré des problèmes financiers et ont souhaité reprendre le travail. Perdre 50% de ses revenus, ça fait mal. Les personnes volontaires ont donc repris le travail sur les chantiers aux dépens de leurs proches. C’est à ce niveau-là que la direction aurait pu intervenir davantage pour aider les travailleurs, elle a les reins suffisamment solides. Mais elle s’est retranchée derrière les avis du gouvernement. 

Lors de la reprise, le nécessaire a été fait en matière de prévention. Nous avons été consultés et entendus par la direction. Distanciation, gel, masques et tâches faisables dans ces conditions ont été mis en place.

Claudio – Délégué chez Duchêne (construction)

La santé avant la rentabilité

imdatJ’ai moi-même été victime du coronavirus. A mon retour, j’ai constaté que notre direction avait maintenu la même cadence de production qu’en temps normal. Différents reproches peuvent être formulés. La prime covid-19 était destinée aux travailleurs ayant assuré 23 jours de travail sur le site. Les travailleurs écartées ou malades, qui ne remplissaient dès lors pas cette condition, n’en ont pas bénéficié. Les intérimaires et les sous-traitants étaient eux exclus de ce système de prime !

D’autre part, aucune attention n’a été portée sur la problématique de la garde d’enfant pour les travailleurs. Ils n’ont du coup pas eu d’autre choix que de solliciter les grands-parents.

Il y a aussi un fameux paradoxe. Nous sommes une entreprise de production de vaccins, nous disposons donc des moyens pour contrôler si une personne est infectée ou non par le virus. Dès lors, pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ? 

Imdat - Délégué chez GSK (Chimie)

Des équipements de protection

Au début, la panique régnait car il fallait continuer à travailler. Ceux qui nettoyaient dans les entreprises pharmaceutiques ont même dû travailler davantage pendant la crise. 

Cependant, tant chez Care que chez Janssen Pharmaceutica, nous étions bien informés. Ils ont suivi les dispositions du gouvernement. Nous avons rencontré des problèmes pour commander le bon équipement de protection, mais c’était le cas partout. 

Chez Care, nous avons travaillé au sein des organes syndicaux pour que les travailleurs puissent recevoir un vaccin contre la grippe aux frais de l'employeur.

Anitta - déléguée Care (Nettoyage)