Le sexisme au travail, toujours vrai aujourd’hui

Le sexisme est une réalité de tous les jours. Dans la rue, dans le cercle familial, à l’école, dans toutes les sphères de la société, y compris au travail. Selon une étude européenne, 6 femmes sur 10 indiquent avoir déjà vécu des violences sexistes ou sexuelles au travail. Les femmes issues de minorité sont largement représentées dans cette statistique.

À l’automne 2019, la Fondation européenne d’études progressistes (FEPS) et la Fondation Jean Jaurès publiaient une grande enquête intitulée «  Observatoire européen du sexisme et du harcèlement sexuel au travail  ». Le but  : mesurer l’ampleur des violences sexistes ou sexuelles subies par les femmes européennes, sur leur lieu de travail.

Plus de 5.000 femmes en âge de travailler ont répondu à cette enquête, dans cinq grands pays européens (Italie, Espagne, France, Royaume-Uni, Allemagne). Si la Belgique n’est pas reprise dans l’échantillon, l’on peut toutefois raisonnablement croire que les situations connues chez nos voisins le sont également chez nous.

Il y a cinq ans, l’étude JUMP (réalisée principalement en Belgique et en France auprès de 3.400 femmes) démontrait que 9 femmes sur 10 avaient déjà vécu des « comportements sexistes » au travail. Notons que cette étude prenait en compte des critères supplémentaires — comme le fait d’être bloquée dans sa carrière en raison de son genre  —, tandis que l’Observatoire ne s’attardait que sur les « violences » verbales ou physiques.

Quelques constats :

  • tout comme dans l’espace public, les violences verbales ou visuelles sont les atteintes les plus répandues sur le lieu de travail, au premier rang desquelles les sifflements ou les gestes grossiers (26 % des femmes interrogées en ont été victimes à plusieurs reprises) et les remarques déplacées sur la silhouette ou la tenue (17 % en ont fait l’objet de manière répétée) ;
  • nombre de femmes rapportent avoir fait l’objet d’agressions physiques et sexuelles  : 14  % ont subi à plusieurs reprises des contacts physiques «  légers  », 18 % des « attouchements » ;
  • 9 % des Européennes ont déjà subi au moins une fois des pressions de leur hiérarchie afin de céder à un acte de nature sexuelle (ex. : un rapport sexuel en échange d’une embauche ou d’une promotion…).

Des remarques sur la tenue, la vie privée…

L’enquête menée par JUMP donne des résultats encore plus tranchés, puisque 94 % des personnes interrogées indiquent avoir vécu des comportements sexistes au travail. Selon cette étude, les manifestations les plus courantes du sexisme sont les blagues, suivies des remarques déplacées.

Une femme interrogée sur deux considère qu’une promotion ne lui a pas été donnée à cause de son genre. Plus de trois quarts des femmes ont répondu avoir déjà subi des remarques sur leur façon de s’habiller, mais aussi sur la gestion de leur vie familiale et sur le fait qu’une femme est censée s’occuper de son foyer plutôt que de travailler.

Plus de sept femmes sur dix ont déjà été victimes au moins une fois de gestes ou regards intrusifs et/ou déplacés sur leur lieu de travail et un quart des femmes interrogées témoignent avoir déjà été victimes de harcèlement ou agression physique. Lire l’intégralité de l’enquête J http://stopausexisme.be/sexismebientotfini