Jusqu’où vont aller le cynisme et l’hypocrisie des membres de FEDERGON ?

Mardi dernier, les syndicats ont constaté que Federgon ne souhaitait pas conclure d’accord sectoriel. Or, aujourd'hui, Trixxo (un des membres les plus importants de Federgon avec plus de 10 000 aide-ménagères) communique qu'il souhaite conclure un accord d'entreprise avec une augmentation salariale de 0,4 %. Cela témoigne de l'hypocrisie de Trixxo et s'inscrit dans la stratégie commerciale cynique de cette entreprise qui depuis le début bloque les négociations sectorielles.

A la sortie de la commission paritaire 322.01 de mardi dernier, les syndicats avaient dénoncé le cynisme de Federgon qui, après six mois sans réponse,  demandait  aux aide-ménagères de renoncer à l'augmentation salariale de 0,4 % afin de pouvoir répondre favorablement à la demande d’augmentation des frais de déplacement.

Aujourd'hui Trixxo n’ayant pas obtenu ce qu’il voulait en commission paritaire veut obliger les déléguées à signer l'augmentation salariale de 0,4 %.

C'est du pur cynisme : être un poids lourd au sein de Federgon et freiner la conclusion d'un accord sectoriel, pour ensuite appliquer soi-même une petite augmentation salariale. Et avec cela, Trixxo pousse le cynisme encore plus loin, étant donné qu’il économise la rétroactivité depuis janvier 2021.

Trixxo veut offrir une augmentation salariale de 5 centimes d'euro par heure soit environ 4 euros par mois. Cela représente  des cacahuètes pour une aide-ménagère  qui paie  aujourd’hui 200 euros par mois pour pouvoir se déplacer.

Par cette méthode, Trixxo confirme ce nous pensions mardi dernier, les entreprises commerciales ne veulent pas d’un accord sectoriel permettant d’obtenir de meilleurs salaires et à une meilleure indemnité de déplacement pour toutes les 150 000 aide-ménagères du secteur.

Cette démarche témoigne d'une pure hypocrisie qui, selon nous, fait partie d'une stratégie commerciale visant à se garantir un matelas financier, en demandant des frais aux clients (8€ par mois) tout en donnant des cacahuètes aux travailleuses.

Une fois de plus, ce comportement illustre l’hypocrisie dont font preuve les sociétés commerciales de titres-services subventionnées à 70% par des fonds publics à l’égard des travailleuses, mais aussi des clients.

Si Trixxo était tellement inquiet pour les travailleuses, il devrait appeler les membres de Federgon à conclure un accord sectoriel pour l’ensemble du secteur, augmenter les salaires et donner aux aide-ménagères de véritables indemnités de déplacement !

Au vu de cette volonté manifeste de privilégier les actionnaires au détriment des aide-ménagères, il appartient maintenant aux ministres de légiférer en faveur des aide-ménagères et des clients, et de garantir que l’argent public serve aux aides ménagères.

Les aide-ménagères n’acceptent plus de payer pour aller travailler !

L’argent public doit servir aux aide-ménagères pas aux actionnaires !