Histoire de la Centrale Générale - FGTB

Les fondements du syndicalisme

1909 est une année importante dans l’histoire du mouvement syndical belge. Les ouvriers de la construction sont les premiers à constituer une organisation syndicale unifiée. Finie la division des forces. 1909 n’est pourtant pas un début. Cette histoire débute encore 100 ans auparavant. Les machines à vapeur transforment les ouvriers en esclaves. Ils sont nombreux, les ouvriers d’usine, trop nombreux, et les patrons ont dès lors la possibilité de choisir leurs ouvriers et de leur imposer de bas salaires. Tellement bas même que beaucoup de femmes et d’enfants doivent aussi aller à l’usine pour avoir suffisamment de pain pour se nourrir.

Pour défendre leurs intérêts, les ouvriers constituent leurs propres organisations. D’abord des mutualités, ensuite des syndicats. Dans les secteurs d’activité actuels de la Centrale Générale, ce sont les ouvriers du marbre bruxellois, les sculpteurs de bois, les typographes, les foulons et les ouvriers passementiers qui sont les premiers ouvriers à constituer des syndicats dans les années 1840 et 1850.

Le syndicalisme est né et il ne sera plus possible de l’arrêter. Les pouvoirs publics le comprennent eux aussi. L’interdiction de coalition est abrogée. Mais le droit de grève reste restreint.

Les premières lois sociales sont votées

Le Parti des ouvriers de Belgique est constitué en 1885 et des syndicats tenaces des peintres, des ouvriers gantiers, des cigariers, des travailleurs du bois, des cordonniers, des tailleurs de pierre, des souffleurs de verre, etc.. voient le jour vers la même époque.

Un an plus tard, le sud du pays se dresse contre les menaces de baisses des salaires et en faveur d’une réduction du temps de travail. A Jumet, la fabrique de verre d’Eugène Baudoux est totalement détruite. Le gouvernement réagit durement : les troupes de maintien de l’ordre tirent et tuent 28 ouvriers, surtout des mineurs. Par la suite, les premières lois sociales verront le jour. Le travail des femmes et des enfants est interdit en 1889 et en 1892. Une loi relative à l’assurance contre les accidents du travail est votée en 1903.

La période de l’après-guerre va permettre au mouvement ouvrier d’obtenir de nouveaux droits politiques et sociaux : le suffrage universel, la réduction des restrictions au droit de grève, la journée des huit heures et la reconnaissance et la subsidiation des caisses syndicales de chômage par les pouvoirs publics.

Si ces résultats ont pu être engrangés, c’est en premier lieu parce que les travailleurs ont uni leurs forces.

Les centrales s'unissent autour de La Centrale Générale

En 1898 le Parti des ouvriers de Belgique instaure la Commission syndicale, le précurseur de la FGTB. En 1909 les ouvriers de la construction posent la première pierre de ce qui deviendra la Centrale Générale. D’autres unions professionnelles, celles des peintres et des ouvriers du bois se groupent en Centrales.

Lorsque toutes ces centrales se réunissent le 1er janvier 1921 pour former la Centrale Générale des ouvriers de la construction, de l’ameublement et des industries diverses, elles représentent ensemble 115.000 membres. Dans les années suivantes, d’autres unions ou centrales s’affilent à cette Centrale Générale.

La croissance explosive du syndicalisme stimule également la concertation.

Les courants de gauche plaident pour une lutte syndicale plus radicale. Avec cette position, ils ont joué rôle important dans les grèves des mines de 1932 dans le Borinage et au Limbourg, de même qu’à l’occasion de la grève générale de 1936.

Le congé payé devient réalité

A la suite de cette grève, le mouvement syndical obtient le congé payé. Un rêve nourri depuis de nombreuses années par la Centrale Générale devient réalité. En effet, dès 1920, elle construit son premier centre de vacances Floréal à Blankenberge. Beaucoup d’autres suivront.

La Fédération générale du travail de Belgique est issue de la résistance antifasciste durant la Seconde Guerre Mondiale. La Centrale Générale en deviendra la plus grande centrale ouvrière et un pilier important.

En 1950, elles engagent ensemble le combat contre le retour sur le trône de Léopold III et elles gagnent le premier combat sur les conseils d’entreprise. En 1960, elles participent à la grève contre la loi unique, mais pas au premier plan.

Unis contre la propagation du néolibéralisme

Ensuite arrivent les années de crise économique. Tout le monde est sur le pont pour protéger les acquis sociaux contre la propagation du néolibéralisme.

Durant près de trente ans de syndicalisme de crise, la Centrale Générale a été un précurseur de la lutte entre autres contre le Plan global et depuis 2005, contre le Pacte des générations.

En 2014, La Centrale Générale de la FGTB fusionne avec la FGTB Textile-Vêtement-Diamant. Une fusion liée au déclin de l'industrie textile et des secteurs connexes dans notre pays.

Avec ses 430.000 membres, de la construction, de la chimie et de l'industrie, mais désormais avec les secteurs des services et du non-marchand, La Centrale Générale de la FGTB lutte contre le fléau qui touche tous les secteurs: l'incertitude grandissante, la précarité du travail en sous-traitance, des contrats temporaires et d’intérim.

200 ans de combat syndical et un siècle de Centrale Générale. Aujourd’hui encore nous devons unir nos forces pour les tous travailleurs aient le droit à un travail décent et une vie décente.