Interim : deux noires pour une blanche ?

En musique, une blanche est une note qui vaut deux noires pour la mesure. Une comparaison que l’on aimerait voir s’arrêter là, mais aujourd’hui encore, trop d’exemples nous montrent que sur le marché du travail aussi, pour certains la couleur de la peau joue est un facteur de discrimination. La FGTB et la Centrale Générale-FGTB mettent tout en œuvre pour lutter contre ce type de discrimination. Dans ce contexte, un arrêt historique vient d’être rendu dans l’affaire Adecco.

Discrimination sur le marché du travail

En musique, une blanche est une note qui vaut deux noires pour la mesure. Une comparaison que l’on aimerait voir s’arrêter là, mais aujourd’hui encore, trop d’exemples nous montrent que sur le marché du travail aussi, pour certains la couleur de la peau joue est un facteur de discrimination. La FGTB et la Centrale Générale-FGTB mettent tout en œuvre pour lutter contre ce type de discrimination. Dans ce contexte, un arrêt historique vient d’être rendu dans l’affaire Adecco. Rappel des faits. 

En 2001, un collaborateur d’Adecco porte plainte contre l'entreprise d’intérim. Il dénonce l’existence de listes séparées pour les travailleurs belges et pour les étrangers. Les Belges étant encodés sous le sigle BBB (Blanc Bleu Belge), en référence à la race bovine. Cette liste permettait de satisfaire les clients ne désirant pas de personnel allochtone.

Un arrêt historique

Devant cette forme organisée de racisme, Kif Kif, SOS Racisme et la FGTB ont porté plainte en 2009. En première instance, la justice nous avait déjà donné raison mais les dommages et intérêts avaient alors été limités à 1 euro symbolique. Aujourd’hui, la Cour d’Appel de Bruxelles a rendu son arrêt dans cette affaire et elle confirme le verdict, mais cette fois l’entreprise est condamnée à payer 25.000 euros de dommages et intérêts. Ce verdict prouve que le tribunal estime lui aussi qu’il s’agissait là d’une discrimination flagrante qui a lésé des milliers de demandeurs d'emploi.

L’histoire se répète dans les titres-services

Pas le temps de se réjouir de cette victoire, un autre scandale de même nature éclate dans les titres-services. C’est le Minderhedenforum, un organisme néerlandophone de lutte contre les discriminations, qui révèle l’affaire. Le centre a appelé de manière anonyme 251 agences de titres-services en demandant de ne pas envoyer d’allochtone. 2/3 des agences testées ont répondu favorablement à cette demande, y compris des organismes publics.

De là à considérer que les titres-services sont subsidiés pour discriminer il n’y a qu’un pas. Pour rappel, les titres-services ont été créés pour lutter contre le travail au noir, en aucun cas pour permettre de discriminer les travailleurs sur base de la couleur de leur peau ou de leurs origines. Cette petite enquête montre la nécessité de se pencher sur ce problème afin de trouver une solution ad hoc pour éradiquer ce fléau.

Et même si nous nous insurgeons face à la déclaration fataliste de la fédération patronale Federgon qui estime qu’en fin de compte, c’est toujours le client qui décide de la couleur de sa femme de ménage, celle-ci met malgré tout clairement en évidence notre responsabilité à tous. A nous de faire les bons choix.