Les femmes, toujours les premières cibles?

S’en prendre aux plus faibles, c’est clairement la spécialité du gouvernement Michel. Mais lorsque l’on y regarde de plus près, on constate aussi que bon nombre de mesures ont un impact bien plus négatif sur les femmes que sur les hommes. Une inégalité, une de plus. 

S’en prendre aux plus faibles, c’est clairement la spécialité du gouvernement Michel. Pourquoi taxer justement les plus fortunés alors que les simples travailleurs sont là ? Pourquoi rendre la vie des simples gens plus supportable quand on peut faire de somptueux cadeaux aux grandes entreprises ? Et les exemples ne manquent pas. Mais lorsque l’on y regarde de plus près, on constate aussi que bon nombre de mesures ont un impact bien plus négatif sur les femmes que sur les hommes. Une inégalité, une de plus. 

Bien sûr, le gouvernement ne se permettrait pas une attaque frontale envers les femmes, mais force est de constater que le résultat est le même. L’addition est beaucoup plus salée pour les femmes. C’est notamment le cas avec la limitation dans le temps de l’allocation de garantie de revenus, l’AGR. 

Des mesures aveugles

« Ce qui choque, c’est le manque total de compréhension dont fait preuve ce gouvernement », pour Eric Neuprez, responsable de la Commission Genre au sein de la Centrale Générale-FGTB, cela dépasse tout entendement. « La limitation dans le temps de l’AGR, va faire très mal. Cette allocation est allouée aux travailleurs – majoritairement des femmes - qui sont involontairement dans le système du temps partiel. Ce complément permet de garder un revenu juste au-dessus du seuil de pauvreté. Dans des secteurs comme celui de la coiffure ou encore du nettoyage, le temps partiel est bien souvent imposé par le patron qui n’a pas intérêt à avoir des travailleurs à temps plein, pour des raisons de rentabilité et d’usure des travailleurs. » 

Dans le secteur du nettoyage, qui occupe de nombreuses femmes, les employeurs eux-mêmes reconnaissent ne pas vouloir donner de temps plein pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le travail est trop dur et le risque de voir les travailleuses tomber malade est trop grand. Ensuite, il y a aussi les nombreux trajets entre différents clients. Si ces travailleuses étaient occupées à temps plein, elles feraient des semaines de 45 heures. Sans compter les cas des familles monoparentales pour lesquelles il est simplement impossible de concilier un temps plein avec les obligations familiales. 

Des mesures anti-femmes

Ne dit-on pas que la femme est l’avenir de l’homme ? Pour le gouvernement Michel, c’est loin d’être une évidence. Le recul de l’âge de la pension ou la mise à disponibilité des malades longue durée sont d’autres mesures qui toucheront elles aussi plus durement les femmes. Une fois de plus, ces dernières seront pénalisées pour avoir mis leur carrière entre parenthèse pour élever les enfants, ou pour avoir laissé leur santé au travail. Il est clair que tout cela ne va pas dans le sens du travail soutenable, acceptable et respectueux. Seul l’aspect économique est pris en compte. Il est grand temps que le gouvernement prenne conscience des enjeux et qu’il ajuste ces mesures anti-femmes.