Congrès de la Chimie - Les libertés syndicales mises à mal

Les délégués de la chimie ont passé leur secteur à la loupe lors de leur congrès. Les travailleurs ressentent indubitablement les effets des récentes mesures du gouvernement. 

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Les délégués de la chimie ont pris part à leur congrès professionnel ces 12 et 13 décembre. L’occasion de passer le secteur à la loupe. Les travailleurs subissent de plein fouet les récentes mesures du gouvernement : réduction des possibilités de retraite anticipée, plus grande flexibilité,…. Ils s’inquiètent également des atteintes aux libertés syndicales.

L’emploi dans le secteur est resté relativement stable ces quatre dernières années : fin 2015 on recensait 118.159 travailleurs. Les ventes ont diminué mais les profits sur ces ventes ont de leur côté augmenté, notamment grâce à la chute du prix des matières premières. « Il y a donc bien une marge pour discuter de toute une série de choses » conclut Mischa Van Herck du service d’étude. Les dernières négociations sectorielles se sont pourtant avérées très difficiles. La FGTB s’est battue afin de compenser le saut d’index par la mise en place du fonds démographie, qui vise à rendre le travail plus soutenable dans le secteur.

Nouvelles mesures

Les délégués sont conscients de l’impact des mesures du gouvernement de droite. Gel des salaires, loi Peeters qui permet l’hyperflexibilité, la limitation du recours au RCC (prépensions), la mesure concernant la réintégration des travailleurs malades…
Durant le congrès, les délégués ont discuté des effets de ces mesures dans leur entreprise et ont échangé leurs expériences pour aboutir à un plan d’actions. « Beaucoup de travailleurs ne réalisent pas encore que ça joue en leur défaveur. Et c’est très compliqué de leur expliquer », déclare un délégué. « Nous avons besoin de plus d’informations claires, de campagnes accessibles, qui parlent aux gens et avec lesquelles nous pouvons les sensibiliser ».

Libertés syndicales

Les discussions ont également porté sur l’avenir du travail syndical. Car les choses ne sont pas simples, comme l’ont démontré les différents témoignages de délégués.

Le témoignages concernant les problèmes rencontrés chez Inéos Feluy en disent long : « L’entreprise adopte une politique de restructurations continues avec licenciements collectifs à la clef ». En 2011, les travailleurs sont partis en grève suite au mécontentement concernant la tournure des négociations pour la nouvelle CCT. Mais l’employeur, qui voulait maintenir l’usine en activité, a fait appel au tribunal pour casser la grève.

Solidarité renforcée

La direction d’AGFA Gevaert à Mortsel est allée un pas plus loin. “En 2014, 67% des travailleurs ont rejeté la nouvelle CCT. L’action de grève qui a suivi a paralysé totalement l’entreprise. « L’employeur a envoyé des huissiers avec des astreintes allant jusque 5000 euros. Ils étaient accompagnés de policiers équipés de chiens et d’autopompes. Cet épisode n’a fait que renforcer la solidarité entre les travailleurs, mais le respect pour la direction a complètement disparu. »
Herman Baele a confirmé la menace qui plane sur les libertés syndicales : « La tendance est alarmante. Les partis de droite veulent démanteler la protection des délégués syndicaux, réduire à néant la protection des délégués syndicaux, et saisir le service minimum afin que les grèves soient presque impossibles à mettre en place. »

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