Catastrophe du Rana Plaza, 5 ans après

Après la catastrophe du Rana Plaza, tous promettaient des changements radicaux pour qu’une telle catastrophe ne soit plus possible. Cinq ans après, l’heure est au bilan… et encore à l’action.

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Le 24 avril 2013, l’effondrement du Rana Plaza provoquait une onde de choc dans le monde entier qui découvrait d’un seul coup les conditions terribles dans lesquelles des femmes et des hommes fabriquent nos vêtements au Bangladesh. Et tous les acteurs, autorités politiques, enseignes d’habillement, propriétaires d’usines promettaient des changements radicaux et rapides, pour qu’une telle catastrophe ne soit plus possible. Cinq ans après, l’heure est au bilan… et encore à l’action.

Rapidement après la tragédie, les syndicats et les défenseurs des droits des travailleurs ont lancé l'Accord 2013. Un contrat juridiquement contraignant visant à améliorer la sécurité au travail pour les travailleurs de l’habillement au Bangladesh. Grâce à la pression médiatique et militante, 220 marques et détaillants ont signé cet accord avec les organisations syndicales du Bangladesh.

Des résultats positifs

Depuis sa mise en œuvre, l'accord a amélioré la sécurité de 2 millions de travailleurs de la confection dans 1.631 usines. Les inspections des usines ont identifié plus de 130.000 problèmes de sécurité. Aujourd’hui, 84% de ces problèmes sont résolus. 142 usines ont mis en œuvre l’entièreté de leur plan d’actions correctrices et 767 ont corrigé 90% des problèmes identifiés.

Mais si on veut poursuivre et pérenniser les avancées, l'accord qui expire en mai doit être prolongé. Plus de 140 entreprises ont déjà signé ce nouvel accord, dont sept entreprises belges : Cassis/Paprika, C&A, JBC, Bel&Bo, Bel Confect, Jogilo et Van der Erve. Mais de grandes enseignes comme Abercrombie, The North Face ou IKEA manquent encore à l’appel.

L’indemnisation des victimes

En 2015, après deux années de pression médiatique au niveau international, les victimes de l’effondrement (plus de 5000 ayants droits) ont enfin obtenu la garantie d’être indemnisées conformément aux Conventions internationales de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Ce système d’indemnisation innovant a été négocié entre les syndicats locaux et internationaux et des enseignes d’habillement, sous l’égide de l’OIT. Le fonds d’indemnisation est financé par des contributions financières d’entreprises du secteur. Il constitue un précédent et une base pour développer un système plus permanent d'assurance légale en cas d’accidents du travail.

C’est pourquoi, aujourd’hui, achACT et la Clean Clothes Campaign appellent le gouvernement du Bangladesh à mettre concrètement en place un système d’assurance légale en cas d’accident du travail. En 2015, il s'était engagé à établir d’ici 2020 un tel régime mais depuis, il peine à traduire son intention en actes concrets. Il est donc nécessaire de maintenir la pression médiatique.