Le virus n’a pas de frontières, la solidarité syndicale internationale non plus

En Belgique et en Europe, les travailleurs les plus faibles sont les plus touchés par la crise actuelle, et il n'en est pas autrement dans le reste du monde. Pour nos collègues syndicalistes du Congo, du Rwanda, d'Afrique du Sud, de Cuba, du Pérou, de Colombie et d'Amérique centrale, il s’agit maintenant d’une question de survie. Ces régions du globe offrent de faibles soins de santé ou réservés à une élite alors que des dizaines de millions de travailleurs se retrouveront bientôt sans travail ni revenu. 

Pour beaucoup la réalité est dure : les travailleuses domestiques en Afrique du Sud ont perdu leur travail, et se retrouvent sans salaire et sans aucune compensation. Les usines de textile en Amérique centrale ferment et, avec un peu de chance, les travailleurs toucheront une partie de leur salaire pendant quelques mois, mais après cela ?  Les travailleurs de la construction sont quant à eux confrontés au chômage temporaire ou à des conditions de travail encore plus dangereuses, sans aucun moyen de protection. 

Cette crise les confronte au terrible dilemme: rester à la maison et mourir de faim ou chercher un revenu et peut-être mourir du corona. 

72 militants assassinés 

Le coronavirus accentue des situations existantes déjà extrêmement difficiles. 

En Palestine, cette crise vient s'ajouter aux problèmes liés à l'occupation. En Colombie, 72 défenseurs des droits de l'homme et leaders sociaux ont été assassinés depuis le début du confinement. Isolés, ces militants sont plus vulnérables en ces temps de quarantaine . Enfin, Cuba continue à investir massivement dans les soins de santé, mais en raison du blocus américain, le pays est confronté à une pénurie de ressources financières et matérielles, y compris dans le secteur de la santé.  

Des syndicats sur la brèche 

Pendant ce temps, nos partenaires syndicaux en Amérique du Sud et en Afrique se démènent pour venir en aide à leurs affiliés : des campagnes de sensibilisation aux mesures à prendre pour protéger leur santé, une aide pour les nombreuses questions individuelles, une concertation sociale pour éviter les licenciements ou fournir des compensations financières. Des actions syndicales sont également menées. Par ailleurs, en ces temps difficiles, les syndicats répondent aux urgences humanitaires. Ils organisent par exemple la distribution de nourriture pour les travailleurs les plus touchés et sans revenus. 

Aujourd’hui plus que jamais, la solidarité nationale et internationale est nécessaire. La Centrale Générale-FGTB continue à apporter son soutien inconditionnel aux syndicats du Sud. De plus, des réformes radicales sont également indispensables. La santé n’est pas une marchandise. Il faut une sécurité sociale forte et un travail décent pour tous. Nous avons besoin d’un autre modèle économique où ce ne sont pas à nouveau les plus faibles qui paient la facture.