La journée pour l’égalité salariale

Equal Pay day, c’est l’occasion de se pencher sur l'écart salarial qui lèse les femmes. Pourquoi une journée pour l'égalité salariale? Il faut savoir que ce n’est que maintenant, c’est-à-dire fin mars 2021, que les femmes auront gagné en moyenne autant que ce que les hommes ont déjà gagné fin décembre 2020. Pour obtenir la même chose, elles ont travaillé trois mois de plus.

Le salaire horaire d'une femme belge est en moyenne 5,8% (2019) inférieur à celui de ses collègues masculins. Cela ne semble pas beaucoup, mais cet écart de salaire horaire est calculé pour l'ensemble des travailleuses, sans tenir compte de la profession, du secteur, du niveau de responsabilité, etc. Les femmes qui sont bien rémunérées tirent donc la moyenne vers le haut.

Ces moyennes cachent donc encore de nombreuses inégalités. Sur base annuelle, l'écart salarial entre les hommes et les femmes passe à 23,1 % (2020). En d'autres termes, les femmes gagnent jusqu'à près de 4 mois de salaire en moins que les hommes. Même en tenant compte des prestations, l'écart salarial en équivalents temps plein (ETP) est toujours de 9,2%.

Secteurs féminins

L'écart salarial n'est pas seulement une affaire d'hommes et de femmes, mais souvent aussi de secteurs à prédominance masculine et de secteurs à prédominance féminine. De nombreux secteurs qui occupent essentiellement des femmes paient des salaires relativement bas. Pensez aux secteurs des titres-services, du commerce de détail, de la restauration,...

Les femmes occupent également plus souvent des emplois précaires et des emplois à temps partiel, ce qui signifie qu'elles gagnent moins tout au long de leur carrière par rapport à leurs collègues masculins qui travaillent à temps plein ou qui ont moins d’interruptions de carrière. En outre, de nombreuses femmes sont privées de promotions ou sont encore laissées de côté par les responsables masculins.

L'écart salarial à vie

Cet écart salarial continue de hanter les femmes tout au long de leur vie. Les salaires inférieurs et les interruptions de carrière entraînent des allocations plus basses en cas de maladie ou de chômage et, en fin de compte, une pension plus basse. Aujourd'hui, la plupart des femmes à la retraite n’ont pas assez pour vivre de leur pension et restent dépendantes de leur partenaire ou risquent de basculer dans la pauvreté. Afin de combler l'écart salarial, la FGTB propose les mesures suivantes :

  • Une augmentation salariale digne de ce nom dans les secteurs faiblement rémunérés
  • Un salaire minimum plus élevé de 14 euros brut par heure ou 2 300 euros par mois.
  • Une pension minimale plus élevée de 1 500 euros brut.
  • Une véritable lutte contre les temps partiels imposés.
  • Une augmentation significative des prestations sociales au-dessus du seuil de pauvreté