« La limite a été atteinte ! » - Lettre ouverte à Thierry Van Lancker, CEO AkzoNobel

Cher Monsieur Van Lancker

C'est avec une certaine incrédulité que nous avons lu dans la presse que vous aviez reçu un bonus de 5,56 millions en 2020, ce qui équivaut pour vous à 2 années de salaire supplémentaire. En quelques mois seulement, vous avez gagné plus que ce que vos travailleurs ne gagneront jamais durant toute leur carrière. J'espère que vous comprenez que la pilule a été amère à avaler pour nous lorsque nous l'avons lu.

En 2000, Akzo comptait encore 68.400 travailleurs, aujourd'hui, ils ne sont plus que 32.200. A ce rythme-là, dans 20 ans, il ne restera que la moitié de la main-d'œuvre. Les travailleurs encore en poste se voient confier de plus en plus de tâches, avec une charge de travail et une flexibilité croissantes, et ce sans aucune forme de compensation. A moins qu'un chèque consommation de 150 € ne constitue pour vous une augmentation substantielle du pouvoir d'achat de vos travailleurs ?

Et ça ne s'arrête pas là. Via une norme salariale fixe contre laquelle les syndicats ont mené des actions le 29 mars dernier, les travailleurs ont la perspective d'une augmentation salariale maximale de 0,4 % ( !) pour les deux prochaines années.

La direction a répondu qu'une grève ne nous aidera pas à avancer, mais nous avons une question pour vous : jusqu'où peut aller la différence entre vous et vos travailleurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes chaque jour ? Les travailleurs ne font pas grève par plaisir, mais en raison d'un mécontentement et d'une frustration croissants face à l'état actuel des choses.

Nous demandons une revalorisation de notre travail et une plus grande part du gâteau. Nous ne pouvons plus accepter que notre pouvoir d'achat soit érodé au profit de bonus hors de contrôle pour vous et les actionnaires. La limite a été atteinte ! Sans nous, pas de production, pas de profit, pas de bonus.....

Olivier Van Den Eynde, Secrétaire syndical