Après plus d’un an, le gouvernement reconnait enfin le danger pour les aide-ménagères

Lors de sa conférence de presse de ce matin, Sciensano a enfin reconnu que les aide-ménagères étaient particulièrement exposées au Corona dans le cadre de l’exercice de leurs activités professionnelles.

Enfin ! Cela fait plus d’un an que nous tirons la sonnette d’alarme sur le sort des aide-ménagères occupées dans le système des titres-services. Alors que d’autres secteurs ont été contraints de fermer, que d’autres se sont vus imposer un guide sectoriel de bonnes pratiques contraignant, RIEN pour les titres-services. Or, il s’agit quand même d’un des plus grands secteurs d’activité avec plus de 140.000 travailleurs dont 98% de femmes.

Dès le début de la crise sanitaire, la FGTB a à plusieurs reprises exigé des mesures appropriées pour garantir la sécurité des aide-ménagères qui passent de domicile en domicile, sans protection spécifique. A chaque confinement, c’est-à-dire à trois reprises, nous avons réclamé la fermeture du secteur, en vain.

Nous nous sommes à chaque fois appuyés sur les expériences des aide-ménagères sur le terrain,  notamment au travers de deux enquêtes réalisées en mai et juin 2020. A l’époque celles-ci démontraient clairement que les aide-ménagères  étaient envoyées chez des clients sans matériel de protection. Depuis un an, nous sommes littéralement submergés de témoignages, d’appels à l’aide, de constats édifiants et sans appel.  Le Livre noir « Paroles d’aide-ménagères » rassemble les SOS des travailleuses.

En entendant ce matin la conférence de presse de Sciensano, nous sommes choqués de constater qu’il aura fallu plus d’un an pour que le gouvernement en arrive au même constat que nous. Depuis mars 2020, le gouvernement a écouté les employeurs, qui pour rappel ne voulaient pas d’un guide sectoriel contraignant, ne voulaient pas attribuer un masque par aide-ménagère et par prestation, ne voulaient pas fermer le secteur. Le monde politique a ignoré les dangers pour les 140.000 travailleuses du secteur et pour plus d’un million de clients.

Aujourd’hui, le politique porte une lourde responsabilité à cet égard. C'est pourquoi nous demandons que des actes soient posés en faveur des  travailleuses. Les différents gouvernements doivent répondre aux questions suivantes: pourquoi le secteur est-il resté ouvert, sans condition ou restriction ? Pourquoi a-t-on toléré des manquements graves de la part des employeurs qui ont refusé de protéger leurs travailleuses malgré les subventions reçues ( 100 millions rien qu’en Flandre) ?

Nous demandons aussi au ministre Dermagne de donner immédiatement aux travailleuses des titres-services le droit inconditionnel de quitter le lieu de travail si elles estiment ne pas être en sécurité, avec maintien du salaire à 100%. Et nous exigeons aussi que la nouvelle mesure visant à fournir des masques chirurgicaux aux aide-ménagères soit mise en œuvre sur-le-champ.