La protestation sanctionnée - Les libertés syndicales à nouveau sous pression

Le 8 septembre 2020, des militants de la FGTB et de la CSC de l'industrie chimique et pétrolière de Flandre orientale ont organisé une action devant le Kinepolis de Gand. Ils avaient alors envoyé un message clair envers les employeurs présents à la fête du VOKA, la fédération patronale flamande : "arrêtez votre cinéma" : n'oubliez pas que ce sont les travailleurs qui font tourner l'économie, même en période de crise corona. Bien que cette action pacifique ait été un succès et que toutes les mesures corona d’application à l'époque aient été respectées, quelques amendes administratives ont rapidement suivi. Des amendes injustifiées, et c’est pourquoi la FGTB et la CSC passeront à l'action ce lundi 3 mai, date de leur recours devant le tribunal de police. Une action car les libertés syndicales, le droit d'agir et la liberté d'expression sont une nouvelle fois attaquée.

"Arrêtez votre cinéma" était une action symbolique. L’exercice parfaitement légal et légitime de la liberté d'action collective de deux syndicats. Une action qui s'est déroulée pacifiquement, qui n'a causé aucune entrave sur le domaine public et qui, de plus, a respecté toutes les mesures corona en vigueur à l'époque. Et pourtant : la police est rapidement arrivée sur les lieux et trois mois plus tard, les amendes SAC ont été délivrées. Le motif : "Un rassemblement en plein air ne peut avoir lieu qu'avec l'autorisation préalable du bourgmestre", explique le fonctionnaire sanctionnateur.

Pour nous, c’est injustifié ! Un texte inscrit dans un règlement de police n'est pas nécessairement juste ou légal. De plus, le codex de la police est injustement invoqué pour poursuivre cette action syndicale. En d'autres termes, il ne viole pas seulement le droit d'action et la liberté d'expression, mais il bafoue une  nouvelle fois les libertés syndicales. De plus, notre droit d'être entendu a été refusé à cause de la pandémie. Il est essentiel de contester ces amendes. Nous ne pouvons, et ne voulons pas, rester sans rien dire.

Et c'est précisément pour cette raison que nous mènerons une action symbolique devant le tribunal de police de Gand ce lundi 3 mai. De cette manière, nous entendons dénoncer ces amendes. Un maximum de 50 personnes prendront part à cette action, dans le respect des mesures corona en vigueur : port du masque buccal obligatoire et respect de la distanciation physique à chaque instant.