Le secteur du textile et les répercussions sur le climat
Avec la fast fashion, la production mondiale de fibres textiles ne cesse d’augmenter et les conséquences sont désastreuses pour l’environnement. C’est dans ce contexte qu’une centaine de délégués du secteur ont participé à une journée d'étude sur le climat. L’objectif était de sensibiliser les délégués à cette problématique afin qu’ils puissent mettre ce point à l’agenda dans leurs entreprises. Nous avons demandé à nos délégués Jolien, Frank et Niels quelle était la situation dans leur entreprise et surtout, comment ils envisagent l’avenir.
Comment les changements climatiques sont-ils abordés dans votre entreprise ?
Frank (IVC Avelgem – vinyle): Notre entreprise investit principalement dans le recyclage des rouleaux des vinyles. Les restes de rouleaux, les chutes ou les vinyles de second choix sont découpés, broyés et réutilisés directement comme matière première pour les dalles en vinyle de luxe (LVT). L'entreprise explore aussi la possibilité de séparer les vieux vinyles ou LVT usagés et de les recycler en tant que nouvelle matière première.
Jolien (Owens Corning – fibre de verre): Il y a déjà beaucoup de tri chez nous. Ainsi, la fibre de verre est jetée dans un conteneur, les boîtes métalliques, le carton, les déchets résiduels dans d'autres conteneurs. Nous faisons déjà de notre mieux, mais je pense qu'il y a encore une marge de progression.
Niels (Berry BPI – film plastique): En termes d'émissions, le taux est déjà faible puisque nous ne brûlons rien. Mais étant donné que nous consommons beaucoup d’énergie, l’entreprise envisage d’installer des panneaux solaires. En outre, l’entreprise s'efforce également de réutiliser les films plastiques. A cet effet, nous collectons des films plastiques auprès des agriculteurs afin de les réutiliser. Ce qui nous permet de créer un film qui est composé à 25 % de plastique recyclable.
Qu’est-ce qui a changé, compte tenu du climat ?
Frank : De nombreuses choses ont déjà été adaptées. Trois éoliennes ont été installées sur le site, l'année dernière l'entreprise a installé des panneaux solaires là où c'était possible et des investissements ont été faits dans un nouveau four et un nouveau brûleur pour consommer moins d'énergie. Nous utilisons également l'eau de l’Escaut, qui passe juste derrière l’entreprise, pour le processus de refroidissement. Pour finir, les voitures de société sont remplacées par des véhicules électriques et le leasing de vélos rencontre un réel succès puisque début 2023, nous avions déjà 130 vélos en leasing !
Jolien : Il a d'abord été question de leasing de vélos chez nous, mais cela n'a malheureusement pas été mis en œuvre. Selon moi, l'entreprise pourrait faire plus d'efforts, mais ce n'est pas toujours facile financièrement. Il est également question de panneaux solaires et de voitures électriques, mais je n'en sais pas plus. Il y a cependant un changement important qui a été effectué : les gobelets en plastique ont été remplacés par des tasses personnalisées. Par ailleurs, l'entreprise est également à la recherche de nouveaux vêtements de travail. Je vais moi-même essayer d'apporter ma pierre à l'édifice afin qu’ils répondent à certains critères.
Niels : Notre entreprise est située dans le centre d'un village. Cela ne facilite donc pas les adaptations. Nous n'avons pas de place pour les éoliennes, par exemple. Mais malgré tout, on essaie d’avancer, ainsi par exemple, grâce au questionnaire annuel distribué aux collègues, davantage de verdure a été plantée sur le site et le toit de l’entreprise a été végétalisé.
Le climat est-il un thème syndical ?
Tous les trois : Oui ! Le climat et l'environnement sont importants pour tout le monde, y compris pour le syndicat ! En tant que syndicat, nous devrions effectivement travailler autour de ce thème, en expliquer l’importance aux collègues et que les grandes industries en assument les charges sans que le travailleur ordinaire n’en subisse les conséquences !
Pour Annelies Deman, secrétaire fédérale responsable du secteur du textile pour la Centrale Générale FGTB, même si le sujet de la transition est difficile et parfois éloigné des préoccupations immédiates des travailleurs, il reste néanmoins essentiel : « Avec le Green Deal, la transition devra se faire, quoi qu’il en coûte et en tant qu’organisation syndicale, il est de notre responsabilité de faire en sorte que cette transition soit aussi juste que possible et que les travailleurs y soient préparés. »
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