La surveillance santé, pas une question de chance!

La surveillance santé ne doit pas être une question de chance. Pourtant, c’est de plus en plus souvent le cas. Entre la diminution du nombre de travailleuses et de travailleurs soumis à cette surveillance santé et le peu de temps imparti aux consultations qui se font encore, on assiste à un détricotage du système. A l’occasion de la Journée Mondiale pour la santé et la sécurité au travail, la Centrale Générale - FGTB souhaite sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de cette visite qui permet d’améliorer la prévention sur les lieux de travail et d’agir sur ce qui rend les travailleurs effectivement malades. 

Pénurie de médecins du travail

La pénurie des médecins du travail figure en bonne place parmi les causes de ce détricotage. Or, cette diminution devrait encore s’intensifier durant les 20 années à venir. On constate aussi que les médecins du travail passent de plus en plus de temps sur des dossiers de réintégration de malades de longue durée et d’autres dossiers individuels plutôt que sur la mise en place de la prévention au niveau collectif.

Des consultations bâclées

6 minutes. C’est en moyenne la durée d’une consultation chez un médecin du travail. Dans un délai aussi court, il n’est pas étonnant que la consultation annuelle ne permette pas de passer en revue l’ensemble des risques auxquels le travailleur est exposé. 

De moins en moins de travailleurs concernés

En outre, de moins en moins de travailleurs ont un accès systématique à la médecine du travail. Alors que de nombreux pays européens offrent la surveillance santé à TOUS les travailleurs, la Belgique prévoit que seuls les travailleurs dans des catégories de postes à vigilance, de sécurité ou exposés à un risque y ont accès. Quant à la périodicité, elle est aussi allongée. 

Enfin ajoutons que, même si en théorie, l'employeur ne peut pas décider de manière autonome si un travailleur doit ou non être soumis à une surveillance de la santé, dans les faits, ce n’est pas toujours le cas comme l’a démontré le récent rapport de l’inspection du travail dans le secteur des titres-services. 

La Centrale Générale – FGTB plaide pour une autre médecine du travail. Nous perdons en qualité alors que le monde du travail n’a jamais eu à ce point besoin d’une prévention efficace. La surveillance santé est parfois la seule manière de déterminer et d’agir préventivement sur les causes qui provoquent les maladies. C’est aussi la meilleure garantie pour limiter le nombre de malades de longue durée. 

Il est grand temps de remettre la santé au centre des préoccupations, d’offrir une surveillance pour tous par le médecin du travail et une surveillance de la santé de qualité. 

 

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