La campagne commence le premier jour après les élections sociales
10/10 ou plutôt 17/17 pour la délégation FGTB de Firmenich suite aux élections sociales. Durant les 4 prochaines années, les patrons de cette entreprise de Louvain-La-Neuve spécialisée dans la création d’arômes feront face à une délégation toute rouge. Une belle victoire pour la délégation FGTB emmenée par Sébastien. Nous l’avons rencontré.
Sébastien, nous imaginons que c’est une grande fierté qui t’habite après un tel résultat aux élections sociales ?
Tout à fait. Nous avons fait un carton plein lors de ces élections, seule la FGTB a obtenu des élus dans l’entreprise. L’équipe syndicale est désormais composée de 9 ouvriers, 7 employés et d’un cadre, tous rouge. C’est d’ailleurs la première fois que nous allons disposer d’un cadre FGTB dans l’entreprise, ce qui nous ouvre de nouvelles portes. Avec une telle équipe, nous sommes parés pour les 4 prochaines années. Nous avons d’ailleurs envoyé un petit message à la direction lors de la première réunion post-élection en portant notre t-shirt de campagne floqué du banc de poissons chassant le requin. Ils se demandaient la signification de l’image, nous avons pris beaucoup de plaisir à leur donner une explication.
Comment expliquer ce superbe résultat ? Quel est votre secret ?
Il n’y a pas vraiment de secret. Nous avons répondu aux attentes ces dernières années, simplement. Je ne crie pas victoire car je pars du principe que la campagne commence le 1er jour après les élections sociales. C’est ce que nous avons fait durant 4 ans. Grâce à notre travail, nous avons gagné la confiance des travailleurs, leur soutien. Nous avons une vision à long terme pour donner des perspectives aux gens. Notre équipe se montre également très disponible, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. C’est très important dans une entreprise où on travaille en équipes et de nuit. Sans oublier l’honnêteté. Nous ne faisons jamais de promesses en l’air.
Comment avez-vous mené campagne ?
Nous n’avons pas eu besoin de mener campagne en courant après les 250 travailleurs que compte l’entreprise. Notre bilan syndical plaide en notre faveur. Nous avons organisé une assemblée du personnel la veille des élections sociales, pour que tout reste frais dans la tête des travailleurs. Nous en avons organisé trois vu que notre entreprise fonctionne en plusieurs pauses. Nous leur avons rappelé le travail que nous avons accompli ces 4 dernières années. On a dressé une liste de ce que nous avons obtenu sur 2 pages A3 que nous avons affichées aux valves. Après ces assemblées, nous avons envoyé un résumé de la réunion via les différents groupes Whatsapp et Telegram.
Et le jour J, vous avez récolté les fruits de votre travail ?
On était sereins. Le jour des élections sociales, tout le monde est venu voter ! Nous sommes même allés chercher nos collègues malades à leur domicile pour qu’ils puissent venir glisser leur bulletin dans l’urne. On a fait les choses à fond, et ça a payé ! Nous avons augmenté nos scores de belle manière. À titre personnel, j’ai reçu 100 votes sur 109 votants. C’est vraiment gratifiant et motivant pour la suite.
La communication semble occuper une place prépondérante dans votre travail syndical ?
Communiquer rapidement, c’est essentiel à l’heure actuelle. Sans infos, les travailleurs ont l’impression qu’on ne fait rien. Auparavant, le délégué perdait énormément de temps à courir après les travailleurs. Aujourd’hui, via Whatsapp et Telegram, nous parvenons à informer tout le monde très rapidement. Et ça plaît ! Même des travailleurs jadis affiliés à la CSC voulaient le rejoindre. Par ce biais, nous informons les travailleurs de l’actualité au sein de l’entreprise mais nous les informons aussi concernant leurs droits, les lois, les conventions. Le délégué doit être pédagogue. Nous tenons toutefois à ce que cet échange n’aille que dans un sens. Nous les informons par ce canal mais s’ils souhaitent en savoir plus, nous les invitons à venir nous voir. Ca évite les dérives sur notre groupe et ça permet de maintenir un contact physique avec nos collègues. Pour communiquer avec les employés, on envoie régulièrement des newsletters. Ça prend du temps mais les retours sont vraiment positifs.
Comment vois-tu l’avenir dans l’entreprise ?
Nous avons construit une relation de confiance pendant des années et elle est encore renforcée. On ne fera pas de promesses aux travailleurs. On continuera de travailler du mieux qu’on peut, en bons pères de famille. Notre entreprise fait désormais partie de la multinationale DSM-Firmenich, la direction va vouloir investir et nous devrons nous battre pour préserver la sécurité et le volume de l’emploi. On va continuer à bien construire nos dossiers pour défendre les revendications des travailleurs dans le futur. Mais à côté du travail syndical, on sait aussi se montrer fun, on doit pouvoir relâcher la pression et rigoler avec les travailleurs. Je tiens à les remercier chaleureusement pour leur confiance. Nous leur rendrons bien.