« Faire connaître le comité comme le porte-parole du personnel »
Les élections sociales ont eu lieu pour la première fois chez Keukens De Abdij. Bien que ce soit son tout premier engagement syndical et qu’elle travaille dans l’entreprise depuis à peine un an et demi, Sonja Van Der Heyden a immédiatement obtenu la confiance du personnel et a remporté deux sièges.
Keukens De Abdij est une entreprise familiale belge qui porte le nom du site de l’ancienne abbaye à Ninove où est situé le siège principal. L’entreprise compte 12 succursales en Flandre et a affiché des chiffres en croissance ces dernières années. Elle occupe désormais suffisamment de travailleurs pour installer un comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Sonja Van Der Heyden est une des premières élues. Depuis un an et demi, elle s’occupe de la comptabilité au siège principal à Ninove. « Je suis entourée de chiffres, mais je rencontre aussi régulièrement les collègues ».
Cela a dû être une période intense. Comment se sont déroulés vos 18 premiers mois depuis votre embauche chez Keukens De Abdij ?
Très bien. Keukens De Abdij est une entreprise qui tourne bien et qui est en bonne santé, même s’il est toujours possible d’améliorer certaines conditions de travail. La possibilité de travailler justement à ces conditions, d’aider les collègues, notamment en termes de sécurité, cela m’a immédiatement séduite.
Vous vous êtes pour ainsi dire immédiatement retrouvée dans le bain des élections sociales et du travail syndical.
En effet. Même si mon mari était déjà délégué à l’hôpital d’Alost, cela n’enlève rien au fait que tout est nouveau pour moi. Je me suis toujours intéressée aux droits des travailleurs et à la possibilité d’améliorer les conditions de travail.
Quel était le résultat de votre première participation ?
Je suis très satisfaite de ce résultat. Je ne m’y étais pas attendue tout de suite. Sur les quatre sièges, j’en ai remporté deux moi-même. C’est peut-être parce que je suis nouvelle dans l’entreprise, que l’on a voulu me donner une telle opportunité. Ce n’était d’ailleurs pas seulement une première pour moi car c’était également les premières élections sociales dans l’entreprise. J’attends impatiemment de voir ce que ça va donner.
Quels sont les points auxquels vous souhaitez travailler au cours des prochaines années ?
L’ambiance entre collègues est bonne et je pense que la plupart d’entre eux aiment travailler ici. En se présentant comme représentant du personnel, nous avons la possibilité d’améliorer la communication avec la direction et de travailler aux thèmes tels que la sécurité. Le CPPT peut devenir un porte-parole important pour les membres du personnel au moyen duquel ceux-ci pourront poser des questions à la direction et lui faire part de leurs inquiétudes. Prenons la sécurité par exemple. Les ouvriers qui installent les cuisines doivent pouvoir le faire en toute sécurité. Ils travaillent au domicile du client qui a parfois des exigences qui rendent les conditions de travail loin d’être idéales. Il arrive que le client demande de ne pas porter de chaussures de travail, leur équipement de protection, à l’intérieur. Mais si un élément de cuisine lourd leur tombe sur le pied, cela peut avoir de sérieuses conséquences. Mieux vaut prévenir que guérir.
Un CPPT flambant neuf, cela semble un chouette défi à relever.
En effet. C’est nouveau pour tout le monde, nous devons encore nous retrouver dans tous les sujets et obligations. Il sera primordial d’informer les collègues de ce que le CPPT peut faire pour eux. Je m’y attellerai au cours des 4 prochaines années.
Comment avez-vous mené campagne pour les élections sociales ?
Je vois beaucoup de collègues chaque semaine. J’arrive aussi à établir des contacts avec les ouvriers. Mener une campagne était une chouette expérience; on rencontre beaucoup de gens de cette façon-là. Ils appréciaient particulièrement le matériel de campagne. C’est alors que l’on reçoit aussi les premières questions et remarques que l’on peut aborder lors des réunions du CPPT.
Quels sont les défis pour les 4 années à venir ?
Pour l’instant, ce sont les mêmes défis que lors de la campagne : expliquer le rôle que peut jouer le CPPT et souligner que les travailleurs ont désormais la possibilité de transmettre leurs inquiétudes ou leurs questions à la direction par mon biais. Je suis leur porte-parole. Tout le monde doit savoir qu’en cas de problème, on peut me contacter. C’est à ça que sert un syndicat. J’ai vraiment hâte de pouvoir aider mes collègues ces quatre années à venir.