Le droit au logement comme levier contre la pauvreté
2,1 millions de Belges courent un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. C’est ce qui ressort des chiffres de la pauvreté pour l’année 2023. Pour attirer l’attention sur cette situation, de nombreuses organisations se mobilisent ce 17 octobre. En tant que syndicat, nous sommes particulièrement alarmés par cette situation. Trop de personnes vivent dans la pauvreté alors qu’elles disposent d’un emploi. La faute à des salaires trop bas et des coûts trop élevés dans la vie au quotidien.
Pauvreté en Belgique
Les chiffres communiqués par Statbel indiquent que le seuil de pauvreté de 2023 a augmenté de 84 euros par mois pour atteindre 1.450 euros par mois pour une personne isolée; il est de 3.045 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants. Cette forte augmentation du seuil de pauvreté s'explique par le fait qu'on le calcule sur base des revenus de 2022, une année marquée par la crise énergétique.
3€ investis dans le logement, c’est 2 € de soins de santé économisés
Cette année, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté tient à mettre l’accent sur le logement via sa campagne « le logement sous baxter ». Un nombre croissant de personnes n’arrivent plus à payer leur loyer, noyées par un marché qui les étouffe ; tandis que d’autres sont très mal-logées, ou plus dramatiquement non logées. En plus d’être un toit, le logement joue un rôle majeur : il est un espace de sécurité, de stabilité et d’apaisement pour l’ensemble des habitants. Bafouer le droit au logement abîme la santé. En effet, le logement conditionne notre santé physique, mentale et sociale, sans compter qu’il est un élément clé dans la crise climatique.
Le RWLP rappelle une étude de l’Union européenne selon laquelle 3 € investis dans le logement, c’est 2 € de soins de santé économisés dans l’année ; et que selon le bureau européen de l’OMS, le logement est l’investissement le plus efficace pour réduire les inégalités de santé.
" Nous appelons à travailler sur l'accès à un logement sain, à des espaces publics verts, à une énergie abordable, à l'égalité des chances en matière d'éducation, à un revenu supérieur au seuil de pauvreté afin que les gens puissent se nourrir et nourrir leurs enfants, et à un marché du travail où ils peuvent trouver un emploi viable et durable "
L’indexation des salaires limite la casse
Cette journée de lutte contre la pauvreté est aussi l’occasion de rappeler toute l’importance de notre système d’indexation automatique des salaires. Il permet à de nombreux travailleurs de garder la tête hors de l’eau lors de l’envolée des prix en indexant leur salaire. Bien qu’il ait fait ses preuves pendant la période de crise énergétique, le futur gouvernement De Wever-Bouchez entend bien réduire son efficacité. D’abord en retirant certains produits comme l’énergie et le gaz du panier des produits repris dans le calcul de l’index. Ensuite en passant par une indexation nette si l’inflation atteint 4%. Or, ce sont les salaires bruts qui comptent pour la prime de fin d’année, le pécule de vacances, la pension…