35 jeunes syndicalistes de Belgique, de Bosnie-Herzégovine, de Bulgarie, de France, d'Allemagne, de Hongrie, d'Italie, de Serbie, de Roumanie et d'Ukraine ont participé au premier atelier de l'Académie des jeunes champions du dialogue social à Sarajevo la semaine dernière.

L'événement, qui fait partie du projet financé par l'UE qu'industriAll Europe réalise avec le Centre international de formation de l'Organisation internationale du travail (ITCILO ACTRAV), a appris aux participants à utiliser les derniers outils de communication numérique et d'intelligence artificielle (IA) disponibles pour développer des stratégies numériques et garantir un travail décent et des emplois de bonne qualité pour les jeunes travailleurs de l'industrie.
De bons emplois industriels pour les jeunes travailleurs et les apprentis dépendent de bonnes conventions collectives négociées par des syndicats forts dans le cadre d'un dialogue social constructif avec les employeurs. Malheureusement, le dialogue social et la négociation collective ont été attaqués au cours des dernières décennies à la fois par les gouvernements (avec une législation qui affaiblit les structures de négociation) et par les employeurs (qui quittent la table des négociations). Deux experts de l'OIT, Niall O'Higgins et Konstantinos Papadakis, ont expliqué que la jeune génération d'aujourd'hui est la première à être moins bien lotie que ses parents, en raison de l'augmentation des emplois précaires et incertains, ce qui entraîne des crises de santé mentale et de logement qui touchent particulièrement les jeunes.
Les recommandations de l'OIT pour s'attaquer à ces problèmes sont les suivantes

• offrir davantage d'emplois de qualité aux jeunes
• renforcer le dialogue social avec la participation des jeunes
• apporter un soutien financier aux structures de jeunesse afin d'accroître la participation des jeunes au dialogue social et de mieux intégrer leurs demandes dans l'élaboration des politiques et les négociations
• offrir des possibilités de participation significative des jeunes à tous les niveaux, y compris au niveau international.

Isabelle Barthès, secrétaire générale adjointe d'industriAll Europe, a déclaré : "Nous prenons bonne note des recommandations de l'OIT visant à accroître la participation des jeunes au dialogue social afin d'améliorer la qualité des emplois pour les jeunes travailleurs et les apprentis. Les syndicats doivent intégrer les jeunes dans le mouvement en leur donnant l'espace et le droit d'exprimer leur voix à tous les niveaux pertinents."

"L'implication des jeunes offre également de nombreuses opportunités à notre mouvement, car les jeunes membres sont plus enclins à utiliser au mieux les derniers outils innovants pour moderniser nos organisations et accroître leur attractivité. Je suis heureux qu'à Sarajevo, nos jeunes membres aient expérimenté les derniers outils numériques pour développer des stratégies numériques afin d'accroître la capacité d'organisation de leur syndicat et de mener de meilleures campagnes pour des emplois de bonne qualité !"

L'atelier comprenait des sessions de formation consacrées à l'amélioration de la présence en ligne des syndicats : la clé pour attirer davantage de jeunes dans le mouvement grâce à de nouveaux moyens de communication qui s'adressent à ce public.

Grâce à l'expertise de Stiofán Ó Nualláin de Trademark Belfast et de Danny Scott de Jarrow Insights, les jeunes participants ont amélioré leur compréhension du paysage numérique actuel, en se concentrant sur l'essor de l'internet et des médias sociaux, ainsi que sur leur influence sur la création et la diffusion d'idées, de valeurs et de croyances. On ne peut ignorer l'influence de l'extrême droite sur le monde en ligne et son succès dans l'utilisation des médias sociaux pour diffuser des récits haineux et attirer les sympathisants avec des fausses nouvelles. Les syndicats doivent reconquérir cet espace et mettre en avant leurs propres valeurs fondées sur la solidarité.
Les deux experts ont expliqué comment les nouveaux outils numériques et d'intelligence artificielle, tels que l'écoute sociale et l'analyse d'audience, peuvent être utilisés de manière éthique pour soutenir le développement de campagnes ciblées et aider les travailleurs et leurs syndicats dans leur lutte pour des emplois de bonne qualité. En examinant de bons exemples du Royaume-Uni, de l'Allemagne et des États-Unis, les participants ont compris comment l'organisation numérique et les campagnes en ligne peuvent accroître l'impact de l'organisation syndicale traditionnelle. Il ne s'agit pas de remplacer l'un par l'autre, mais de compléter l'ancienne stratégie par une approche numérique. Les participants ont quitté la formation avec de nouveaux outils numériques et d'intelligence artificielle pour développer les stratégies numériques de leur propre syndicat afin de mieux promouvoir les emplois de qualité et d'augmenter le nombre de jeunes adhérents.

Isabelle Barthès, secrétaire générale adjointe, a déclaré : "Les technologies numériques et les outils d'IA ont le potentiel de renforcer le pouvoir de nos syndicats à un niveau sans précédent. Nos jeunes membres sont les mieux placés pour commencer à expérimenter ces nouvelles approches, et leur enthousiasme doit être soutenu à tous les niveaux. Nous sommes à un tournant, la nouvelle révolution technologique transformant non seulement notre façon de communiquer, mais aussi notre façon de travailler, de vivre et de fonctionner en tant que société. Les syndicats doivent être à l'avant-garde de cette transformation et maîtriser les nouveaux outils.