Violences faites aux femmes, toujours trop nombreuses
Début septembre, nous apprenions que l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei avait été brûlée vive par son partenaire. Elle a succombé à ses blessures. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un cas isolé qui se passe loin de chez nous. Au contraire, les violences faites aux femmes nous concernent tous et toutes. Même en Belgique, le nombre de cas de violences faites aux femmes augmente tragiquement. Aujourd’hui, à l’occasion de la journée internationale contre les violences à l’égard des femmes, nous appelons une fois de plus à mettre un terme à ces violences.
Les chiffres en Belgique
Différentes études révèlent que les violences à l’égard des femmes sont très fréquentes. Les violences conjugales sont la forme la plus courante. Selon un rapport de Statistiek Vlaanderen, entre autres, 31,3% des femmes de notre pays ont déjà été victimes de ce type de violences. Il s’agit d’une femme sur trois ! En outre, selon Sustainable Development Goals Belgium, tous les sept à dix jours, une femme meurt sous les coups de son (ex-) partenaire. Le tableau suivant montre clairement que le nombre de féminicides était en baisse depuis 2017, mais qu’entre-temps il y a de nouveau une hausse. Il faut y mettre fin ! C’est la raison pour laquelle la Belgique, en tant que premier pays européen, a adopté la loi #Stopfeminicide.
Quand nous considérons les violences en dehors d’une relation intime, le rapport susmentionné cite qu’environ 1 femme sur 5 déclare avoir été victime au moins une fois : 11,5% des femmes belges auraient déjà subi des violences sexuelles et 5,4% ont, à un moment ou un autre, été victimes (d’une tentative) de viol. Ce qui est très alarmant : 80% de ces femmes déclarent connaître au moins un des auteurs.
Chiffres globaux
Les chiffres sont tout aussi inquiétants dans les pays autres que la Belgique. C’est ce que prouve Eurostat Statistics, qui démontre le nombre de femmes tuées intentionnellement – autrement dit, de féminicides – entre 2012-2022 par un partenaire intime. Dans les pays voisins plus proches, il s’agit de 1.399 féminicides en Allemagne, de 219 aux Pays-Bas, de 656 en France, de 450 en Espagne et de 37 au Portugal (voir également le graphique ci-après). Au cours de cette période, un total de plus de 14.143 femmes ont été tuées intentionnellement en Europe, dont 4.334 par leur partenaire et 2.427 par un membre de la famille.
Encore quelques chiffres inquiétants selon Sustainable Development Goals, orangetheworld.nl et les Nations Unies :
- Près de la moitié des femmes mariées n’a pas le droit de prendre des décisions concernant sa santé et ses droits sexuels et reproductifs ;
- 35% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques et/ou sexuelles (conjugales) intimes ;
- 1 fille sur 3 âgée de 15 à 19 ans a été confrontée avec une forme de mutilation génitale féminine dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
- Mondialement, 137 femmes meurent chaque jour à la suite de violences par un membre de la famille ou d’un (ex-)partenaire.
- En 2022, les violences basées sur le genre se sont terminées de façon brutale pour au moins 48.000 femmes : elles ont été tuées par un partenaire ou un membre de la famille.
Le sexisme sur le lieu de travail
Chacun doit se sentir en sécurité et respecté au travail. C’est la seule manière de disposer d’un environnement de travail sain. Vous êtes témoin d’une situation sexiste ? Intervenez immédiatement ! N'ayez pas peur de réagir si un commentaire de ne vous plaît pas et n’ayez pas peur de lui dire. Demandez à la personne de ne plus répéter ce genre de comportement à votre égard. Si une collègue est victime de sexisme, prenez sa défense. Si la situation est délicate ou compliquée, intervenez en faisant diversion, en changeant le sujet de la conversation ou en soutenant la cible par votre simple présence physique afin de ne pas laisser l'auteur seul avec la victime.
Si le comportement sexiste persiste, informez-en votre employeur, votre représentant/délégué syndical, le conseiller confidentiel, un membre du Comité pour la prévention et la sécurité au travail et/ou le conseiller en prévention. Vous pouvez également signaler les faits à l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (tél. 0800/12 800 ou remplir ce formulaire de signalement) ou à la FGTB via la hotline discrimination.
Ensemble contre les violences à l’égard des femmes
Nous devons continuer à combattre et à mettre fin à toutes ces formes de violences faites aux femmes ! Elles ne sont pas seulement néfastes pour l’individu même, mais elles nuisent également à la qualité de vie et empêchent les femmes de participer activement à la société.
Et bien que la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes existe depuis plus de 30 ans, l’égalité des genres est loin d’être une réalité pour toutes les filles et les femmes dans le monde … alors que l’égalité des genres est un droit humain fondamental !
Nous devons donc continuer à lutter pour une société plus saine et plus sûre pour nous tous. Comme chaque année, Mirabal* appelle la Belgique à se rendre dans la rue à l’occasion d’une manifestation nationale contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes. Le 25 novembre, la campagne Tous UNIS est également lancée : une initiative ‘Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes’ de 16 jours qui se termine le jour où est commémorée la Journée internationale des droits de l’homme (le 10 décembre). Cette année, avec #PasDExcuse, une attention est portée sur la hausse alarmante des cas de violences à l’égard des femmes et des filles.
Rejoignez cette manifestation et la campagne et dites également #NON et #PasDEXCUSE contre toute forme de violence à l’égard des femmes. Nous devons réagir avec force ! Rejoignez-nous pour envoyer un message clair, manifester votre solidarité envers les victimes et exigeons, ensemble, une politique plus forte contre les violences faites aux femmes !
*Mirabal est un mouvement de solidarité international qui lutte contre toute forme de violence à l’égard des femmes.
Lire l'article sur le sexisme au travail
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[1] Ces données sont incomplètes et les nombres et sources ne sont pas officiels. En Belgique, il n’existe pas de données officielles concernant le sexe des victimes d’homicide volontaire. Ces chiffres proviennent d’ONG et de groupes de surveillance de la violence. Les données officielles seront cependant disponibles à l’avenir grâce à la loi #Stopfeminicide.