La FGTB et la CSC réclament une meilleure reconnaissance des maladies professionnelles des aides-ménager·es
Le mercredi 4 décembre, la FGTB et la CSC déposeront 120 demandes d’aides-ménager·es auprès de FEDRIS (l’agence fédérale des risques professionnels). Ils et elles demandent que leurs troubles musculosquelettiques soient reconnus comme maladies professionnelles. Ces 120 dossiers ne sont que la partie émergée de l’iceberg ; ils ont été rassemblés en quelques semaines à la suite d’un appel au secteur. Outre ces 120 aides-ménager·es, il y en a plusieurs milliers d’autres dans le secteur qui souffrent de différentes sortes de troubles causés par leur travail. Pourtant, Fedris ne reconnaît que très rarement leurs maladies professionnelles. Il faut que cela change !
Des chiffres récents de Securex révèlent que chaque jour, un·e aide-ménager·e sur cinq est en incapacité de travail. Il y a également une multitude d’aides-ménager·es qui travaillent chaque jour avec des douleurs. Une étude sectorielle réalisée en 2022 par IDEA CONSULT montre qu’un·e aide-ménager·e sur trois souffre quotidiennement de maux de dos et de douleurs musculaires et articulaires. Sur une base hebdomadaire, plus de 60 % des aides-ménager·es souffrent de douleurs au dos et plus de 50 % ont des douleurs aux mains, aux poignets ou aux épaules. Une étude de l’ULB réalisée en 2021 a montré que les aides-ménager·es sont 35 fois plus susceptibles de souffrir de troubles musculosquelettiques que la moyenne. Les symptômes augmentent à mesure que l’on travaille dans ce secteur. Le lien avec le travail est donc évident.
Malgré cela, Fedris continue à refuser régulièrement les demandes de reconnaissance comme maladie professionnelle. Ce n’est qu’exceptionnellement qu’une demande est acceptée. Les refus contestés devant le tribunal du travail aboutissent souvent à une approbation.
Il y a quelques mois, les syndicats ont lancé un appel dans le secteur et, en quelques semaines seulement, plus de 500 aides-ménager·es ont fait part de leurs douleurs musculaires et articulaires au niveau des membres supérieurs. Ces troubles ont fait l’objet d’un examen médical approfondi en collaboration avec les médecins de Médecine pour le Peuple (MPLP). Une collaboration qui a permis de coordonner l’action au niveau national grâce à la présence de MPLP dans plusieurs régions, dont les médecins se sont également spécialisés dans la préparation des dossiers de reconnaissance des maladies professionnelles.
En déposant maintenant ces demandes en grand nombre, les syndicats souhaitent attirer l’attention sur la problématique. Ils suivront de près le traitement de ces dossiers et tout refus sera contesté devant le tribunal du travail.
L’objectif de l’action est double :
- un changement d’attitude de FEDRIS et une meilleure reconnaissance des maladies professionnelles ;
- une adaptation de la réglementation pour inclure certains troubles des aides-ménagères dans la « liste fermée » de Fedris (débouchant sur une reconnaissance quasi automatique).
Nous interpellerons également les responsables politiques, les ministres de la Santé publique actuels et futurs sur cette question. En parallèle, les syndicats continuent d’appeler les employeurs du secteur à investir davantage dans la prévention et dans une politique de bien-être coordonnée. La responsabilité prioritaire des employeurs est d’éviter que leur personnel tombe malade à cause du travail.