« Les aide-ménagères peuvent être fières du travail accompli ! »
C'est avec détermination et un profond esprit critique que plus de 180 déléguées de la FGTB Titres-services ont tenu leur congrès professionnel les 12 et 13 décembre. Les débats n'ont pas seulement porté sur les difficultés qui assombrissent le secteur depuis plusieurs années, tels que le pouvoir d'achat et les nouvelles technologies ; les aide-ménagères peuvent également se réjouir de la croissance de leur syndicat.
Après plus de 20 ans, le système des titres-services en Belgique est arrivé à maturité et un employeur à ne pas sous-estimer. Parmi les quelques 1 million de citoyens que compte notre pays plus de 150 000 aide-ménagères effectuent quotidiennement des tâches essentielles. Face à ces enjeux, notre syndicat, la FGTB Titres-services, n'est pas restée inactive au cours des dernières décennies : en témoignent les nombreuses actions menées, une présence médiatique accrue et l’essor des réseaux sociaux - preuves d’une mobilisation qui ne cesse de grandir.
Pouvoir de vivre : la priorité de la FGTB Titres-services.
En effet, les employeurs du secteur jouent des coudes. « Alors que les CEO des grandes entreprises de titres-services réclament davantage de subventions publiques pour soutenir leur appétit d'acquisitions et récompenser leurs gros actionnaires, les aide-ménagères doivent se battre pour chaque centime », explique Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral de la FGTB Titres-services. « Qu'il s'agisse de leur salaire, de leur formation ou des mesures en matière de santé. » L'année dernière encore, un accord social sur l'attribution de la prime de fin d'année a été unilatéralement bypassée par ces employeurs entre Noël et le Nouvel An.
« Malgré les tentatives des employeurs de mettre des bâtons dans les roues de la concertation sociale, les aide-ménagères ont toujours réussi à défendre leurs intérêts communs », conclut Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral de la FGTB Titres-Services. « Les manœuvres arrogantes des grands acteurs commerciaux du secteur de ne pas respecter les accords sociaux montrent que les employeurs doivent redoubler d’efforts pour éviter de faire des concessions. »
Ces dernières années, peu de travailleurs ont eu un tel impact sur le débat social et les discussions dans l'hémisphère politique que les aide-ménagères.
Nouvelles technologies : entre opportunités et vigilance
Les nouvelles technologies font également leur entrée dans le secteur avec, entre autres, des applications de gestion des aide-ménagères. Elles facilitent certains aspects administratifs mais elles posent aussi problème :
« Ces applications sont à la fois positives et négatives », témoigne Gerda, déléguée. « Elle apportent de la transparence, ce qui peut être une bonne chose, mais l'inconvénient dans notre entreprise est que via l'application, le client a également accès à votre horaire. Le client peut voir dans mon horaire quand il y a des moments libres, et il peut les réserver. Mais parfois, j'aimerais utiliser ce moment libre pour planifier des heures de congé, comme une visite chez le médecin par exemple. Ce qui est problématique. »
« Notre entreprise donne aux clients la possibilité de nous noter selon tous les critères qu’ils souhaitent », soupire Aurélie, déléguée. « Nous avons peur qu’à plus long terme ça puisse se retourner contre les aide-ménagères et leur porter préjudice sur leur contrat de travail, voire leur faire perdre leur place. Je pense qu’on n’a pas besoin de coter les travailleuses. On n’est pas sur Google Evaluation - ‘3 étoiles’ ou ‘4 étoiles’ -, nous sommes des vraies personnes, nous sommes disponibles s’il y a un problème. »
Les déléguées ont souligné que l'utilisation des nouvelles technologies ne devait pas se faire au détriment des salaires et des conditions de travail du personnel.