Sans réindustrialisation en Europe, les derniers fleurons de notre industrie risquent de disparaître
La place Jean Rey, située à deux pas du parlement européen à Bruxelles, était noire de monde ce mercredi 5 février. En effet, des milliers de travailleurs de l’industrie s’y sont rassemblés à l’appel des syndicats européens pour défendre l’avenir industriel de l’Europe. Qu’ils soient originaires d’Allemagne, d’Espagne, de Slovénie ou encore du Kosovo, toutes et tous ont appelé à une réindustrialisation de l’Europe et ont marqué leur opposition à l’austérité.
« Si l’Europe ne réagit pas rapidement, on risque de voir disparaître les derniers fleurons de notre industrie », dénonce Federico, délégué chez AGC Seneffe. « De nombreuses entreprises, dont celles du Verre, se délocalisent et vont s’installer dans des pays où la main-d’œuvre est moins chère et où le système social est inexistant. On fait face à une concurrence déloyale. »
Verre, céramique, textile, papier…. font partie des secteurs industriels particulièrement impactés par ce phénomène de désindustrialisation qui souffle sur l’Europe. Des dizaines de milliers d’emplois ont disparu ces dernières années et les conséquences sont dramatiques pour les travailleurs. Mais dans ces emplois perdus, on oublie souvent de prendre en compte les sous-traitants.
« Les conséquences d’une fermeture sont d’autant plus dramatiques pour les travailleurs sous-traitants car ils ne bénéficient pas des mêmes conditions que les travailleurs de l’entreprise restructurée. Les intérêts des nettoyeurs, agents de gardiennage et autres sous-traitants doivent également être défendus. De nombreux travailleurs affiliés à notre centrale sont concernés. Pour l’heure, l’Europe fait fausse route en prônant l’austérité. Ce n’est pas la solution. Il est inacceptable qu’on vive des restructurations alors que des dividendes sont redistribués. Un vrai plan de réindustrialisation est nécessaire », explique Sebastien Dupanloup, secrétaire fédéral de la Centrale Générale – FGTB.
L’appel lancé ce mercredi matin vers l’Europe doit également faire écho en Belgique. Car les mesures reprises dans la feuille de route du gouvernement Arizona de route ne visent aucunement une industrie forte. Ils envoient un très mauvais signal en s’attaquant aux salaires, aux conditions de travail et aux syndicats. Le secteur industriel sera une nouvelle fois sur le pont pour faire entendre sa voix lors de la manifestation nationale du 13 février à Bruxelles en compagnie de nombreux autres secteurs. Rejoignez-nous. !