7 travailleuses sur 10 victimes de comportements inappropriés

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2025, la FGTB Chimie-Pétrole a mené une enquête sur les comportements inappropriés sur le lieu de travail, à laquelle 892 travailleurs ont participé.
Les résultats sont frappants :
Plus de 7 travailleuses sur 10 ont déjà été victimes de comportements inappropriés.
Pour la moitié des travailleuses, cela a gravement affecté leur bien-être.
6 travailleuses sur 10 ont ressenti de l’anxiété et du stress après l'incident.
1 travailleuse sur 3 n'a jamais dénoncé ou signalé ces comportements.
Des chiffres préoccupants
71,94 % des femmes ayant participé à notre enquête ont déjà été confrontées à des comportements inappropriés. Ceux-ci incluent la discrimination, le harcèlement, les remarques déplacées ainsi que l'intimidation verbale, physique et sexuelle. Les données révèlent que ces comportements se manifestent aussi bien entre collègues qu'entre subordonnés et supérieurs. De plus, 50,76 % des répondantes affirment subir régulièrement ces agissements inacceptables.
Par ailleurs, 32,31 % des travailleuses ayant été victimes de tels comportements n'ont jamais signalé ces incidents, principalement par crainte de représailles.

Impacts non négligeables
Les conséquences de comportements inappropriés sur les victimes ne sont pas négligeables. La grande majorité des participantes à notre enquête pointent une diminution des performances professionnelles, de la motivation et de l'engagement. Pour 6 victimes sur 10, les comportements inappropriés ont généré de l’anxiété et du stress sur leur lieu de travail. Ces conséquences ont aussi entraîné des périodes prolongées d’absence pour cause de maladie.

Tout va bien pour les hommes ? Non. Un travailleur sur deux déclare également avoir été victime d’un comportement inapproprié sur le lieu de travail. Le harcèlement verbal est le comportement déplacé le plus souvent pointé par les répondants masculins.
Il est temps d'agir
« Les résultats de l’enquête sont alarmants et préoccupants. Nous devons lever le voile sur ces réalités et garantir un lieu de travail sûr, avec une attention particulière envers les travailleuses », réagit Andrea Della Vecchia, Secrétaire fédéral FGTB Chimie-Pétrole. Afin d’y parvenir, le syndicaliste attire l’attention sur l’importance de la prévention et de l’accompagnement : « Tout d’abord, il est nécessaire d’agir en amont en instaurant des relations de travail bienveillantes qui empêchent autant que possible de tels comportements. Ensuite, si ceux-ci apparaissent dans une entreprise, les victimes doivent être immédiatement protégées et accompagnées en fonction de leurs besoins ». Campagnes de prévention, affichage, séances d’informations, formations, suivis psychosociaux,… Pour être efficaces et adaptées aux besoins des travailleurs, ces mesures doivent être implémentées en concertation avec les délégués syndicaux. A ce propos, le syndicaliste pointe un récent accord survenu entre syndicats et patronat de l’industrie italienne de l’électricité : « Les revenus professionnels des victimes de tels comportements y sont garantis durant les 12 premiers mois d’incapacité de travail. Les interlocuteurs sociaux italiens se sont aussi accordés pour agir en amont en organisant des formations et des campagnes communes de sensibilisation ». L’appel aux employeurs belges est clair : « Ne tolérons aucune forme de harcèlement dans les entreprises et développons ensemble des solutions durables ».
De son côté, la FGTB Chimie-Pétrole poursuit sa campagne sur les comportements inappropriés en réunissant ses délégués le 26 mars prochain dans le cadre d’une journée d’études. A l’ordre du jour : témoignages, initiatives syndicales et leviers légaux.